La reproduction artificielle de l'humain
de Alexis Escudero

critiqué par Guigomas, le 18 septembre 2014
(Valenciennes - 54 ans)


La note:  étoiles
La reproduction industrielle, 2 points de croissance ?
La Reproduction artificielle de l’humain est une enquête sur les "progrès" de la reproduction à l’ère technologique signée d’Alexis Escudero, un membre du groupe grenoblois « Pièces et Main d’œuvre » qui regroupe tout un tas de gauchistes, « luddites et libertaires, anti-libéraux et anti-capitalistes. »

La thèse développée dans ce petit opuscule est la suivante : le capitalisme a tout envahi, tout avalé. Tout ! les matières premières, les produits manufacturés, les organismes végétaux, les animaux consommables, tout passe par la loi de l’offre et de la demande, tout est produit en usine, tout contribue à l’enrichissement de quelques-uns. Bref, contrôlant toute la production, le capitalisme s’attaque désormais à la reproduction.

Première étape : la stérilisation de l’homo sapiens sapiens ; dans nos contrées, elle est en bonne voie, les exemples sont nombreux. Deuxième étape : ce que la nature ne peut plus offrir, la technologie le peut… en mieux (avec le bon sexe, un génome nickel, des yeux bleus et le QI d’Einstein !)
Pour faire passer la pilule auprès de ceux qui auraient scrupule à confier à des firmes multinationales la fabrication des bébés, on agite devant les yeux hypnotisés des progressistes de tout poil les beaux foulards arc-en-ciel de l’égalité pour tous ou de « l’ouverture de nouveaux droits » (ah le novlangue, que c’est beau quand c’est bien utilisé !) et en avant ! les progressistes de tout poil, idiots utiles de ce nouveau capitalisme.

Ce livre est fort court, convaincant, argumenté. Il démontre que l’opposition aux dérives probables du mariage et de l’adoption pour tous n’est pas du seul fait des catholiques, même si l’auteur constate que « Dans le débat en cours sur la PMA, c’est hélas à Monseigneur Vingt-Trois, archevêque de Paris et fervent opposant au mariage homosexuel que revient la tâche de dénoncer : une société marchande où tout s’achète et tout se vend, mais où rien ne vaut. » Il s’en désole, moi je me réjouis de voir se nouer peu à peu, sur des sujets divers, des liens improbables entre grenouilles de bénitier et bouffeurs de curés…

Alors vous les progressistes qui passez sur CL, écoutez-donc ce que vous dit l’auteur : « S’il reste à gauche d’authentiques partisans de l’égalité et de l’émancipation, qu’ils prennent la parole et dénoncent ces entreprises d’aliénation, d’exploitation et de marchandisation, menées en leur nom, et qu’ils subissent le plus souvent. »

Les lecteurs peuvent commander le livre chez leur libraire, ou directement chez l’éditeur :
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