Station 16
de Yves H. (Scénario), Hermann (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 13 septembre 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Série B pas déplaisante mais peu crédible
1655. Un archipel au nord de la Russie est le terrain d’essais nucléaires d’une puissance inégalée au cours de l’histoire. De nos jours, une patrouille de soldats capte un appel de détresse provenant de cette région inhabitée. Ils vont découvrir avec horreur que ces terres obéissent désormais à d’autres lois que celles de la nature.

Le pitch me rappelait beaucoup The Thing (la version de John Carpenter), que j’avais adoré, et c’est ce qui m’a donné envie de découvrir cette BD. Ça commence pour ainsi dire de la même façon, et j’ignore si c’est un clin d’œil de la part des auteurs ou si c’est juste pompé, inconsciemment ou non. Mais au niveau de l’ambiance, c’est flippant à souhait. C’est par la suite que ça se gâte un peu. Malgré les nombreux rebondissements, j’ai trouvé que le récit manquait de profondeur. Bien que déjà vu, le thème (des événements étranges surviennent dans une île qui a servi de terrain d’expérimentation à des essais nucléaires) aurait selon moi pu être mieux exploité. Au lieu de ça, on a droit à un alignement de clichés incohérents (hallucinations collectives résultant de va-et-vient spatio-temporels, présence d’un « docteur Mengele » se livrant à des expériences – par ailleurs peu crédibles - sur des cobayes humains).

Le dessinateur Hermann (père du scénariste Yves H.) recourt à un trait réaliste de bon aloi, servi par un découpage classique mais dynamique et bien adapté à ce type d’histoire. Même chose pour les couleurs, diluées dans l’atmosphère brumeuse et inquiétante de ce lieu pris sous les neiges, avec quelques parenthèses bleu-glacé lorsque le ciel se dégage.

Même si je n’ai pas eu de déplaisir à lire ce one-shot, je reste donc un peu sur ma faim. Cela m’aura toutefois permis d’apprendre, grâce à la postface, comment les Soviétiques ont utilisé l’île de la Nouvelle Zemble en Russie arctique pour mener des essais nucléaires d’une puissance effrayante, notamment avec la Tsar Bomba qui représentait 1400 fois la puissance cumulée des deux bombes qui furent larguées sur Hiroshima et Nagasaki ! Après avoir bien entendu déplacé les populations locales, car ces gens-là pouvaient aussi se révéler de véritables gentlemen, si l’on exclut le peu de considération qu’ils ont montrée pour les ours blancs et les phoques.