Maigret à l'école
de Georges Simenon

critiqué par Killeur.extreme, le 1 novembre 2003
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Maigret c'est que du bon
Au début c'est une journée banale pour Maigret, cependant un homme l'attend dans la salle d'attente de la PJ, cet homme est l'instituteur d'un village en bord de mer, or la personne la plus détestée du village (Elle n'aimait pas vraiment les autres villageois non plus) a été abattue par une carabine d'enfant, peu dangereuse, sauf entre les mains d'un bon tireur, et l'instituteur est le seul suspect et aux yeux des villageois le seul coupable n'étant pas du pays. Maigret ramène l'instituteur à la police locale tout en lui promettant de l'aider....
Après "Maigret et le corps sans tête" et "Le revolver de Maigret", "Maigret à l'école" est mon troisième livre (sans compter les épisode de la série avec que j'ai vu) et ça me confirme que Simenon est un bon écrivain et qu'il sait construire des intrigues policières de qualités. Dans cet épisode, si on peut dire, Maigret doit faire face aux villageois, aux élèves et à ses propres souvenirs d'enfance pour faire éclater la vérité et sauver un innocent qui est coupable pour tout le monde.
Il m'est difficile de comparer les Maigret que j'ai lu, car tous sont bons, même si "Maigret et le corps sans tête" ne m'a pas entièrement convaincu. "Maigret à l'école" a comme principale qualité de conserver le suspense jusqu'à la fin du livre, les personnages sont vraiment intéressants et comme toujours Maigret fait le ménage dans les esprits. Bref un bon roman de la série à lire.
Subtile. 9 étoiles

Il est très difficile d'écrire ce genre de policier sans être un génie des mots. A la base il n'y pas beaucoup de pions, Maigret arrive dans un village et un meurtre sous les bras et aucune preuve en apparence, il doit se forcer à communiquer avec les enfants du village afin de libérer leurs langues, un jeu subtil dans un village où l'omerta règne. Ce livre a été aussi diffusé à la télévision sous forme de série avec Bruno Creamer et cette série a été diffusée en 1993. Il y a un bel effort de reconstitution de l'ambiance de l'époque, les années cinquante, une ambiance en apparence douce où le temps semble s'être arrêté.

Obriansp2 - - 53 ans - 18 octobre 2017


" Je l'ai bien eue ! " 9 étoiles

Monsieur Gastin, instituteur dans un petit village côtier tout près de La Rochelle vient trouver Maigret. L’homme est aux abois car on l’accuse d’avoir tué, à la carabine 22 long, Léonie Birard, une méchante femme détestée par toute la population. Le commissaire décide d’aller faire un tout sur place et de mener une enquête parallèle. Enquête savoureuse et palpitante jusqu’à la fin.
Le prétexte est une fois de plus bien approprié pour Simenon qui excelle, comme à l’accoutumée, à dépeindre certains habitants du village : le tenancier de l’auberge, sa compagne, l’adjoint au maire, le boucher, le médecin, … tout un petit monde avec ses secrets, ses parts d’ombre. Sans oublier les enfants qui forment un microcosme mais où on devine déjà ce qu’ils seront quelques années plus tard. Les amitiés, les inimitiés, les rancœurs souvent effrayantes.

Se lit avec délectation !

Extraits :

- Si vous aviez été médecin de campagne pendant vingt-deux ans, vous seriez comme moi. Tout ce qui les intéresse, c’est de gagner de l’argent, de le transformer en or, de mettre l’or dans des bouteilles et d’enterrer les bouteilles dans leur jardin. Même quand ils sont malades ou blessés, il faut que ça paie.

Catinus - Liège - 72 ans - 9 février 2012


Cet homme, l'instituteur... 8 étoiles

Moi aussi, j'aime bien ce Maigret. Un Maigret rural, comme "l'Affaire Saint-Fiacre". Un Maigret nostalgique, un regard tendre sur l'enfance (voir aussi le Simenon de "Je me souviens" ou du recueil "La rue aux trois poussins").
Toute une ambiance révolue, toute une populace villageoise dominée par l'image du "maître" (je sais de quoi je parle, mon père était instituteur rural), cet homme qui institue, qui fonde l'humain dans l'homme. Ce miracle, l'instituteur d'autrefois, celui qui tirait le meilleur des élèves qui lui étaient confiés. Celui de chez qui l'on sortait en maîtrisant les rudiments de la lecture, de l'écriture, du calcul, de l'orthographe...

Lucien - - 68 ans - 4 novembre 2003