Le Boucher des Hurlus
de Jean Amila

critiqué par Rotko, le 1 novembre 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
A nos morts, la Patrie reconnaissante etc...
La vie n'a rien de rose pour Michou fils d'un "bolchevik" réfractaire en 1917 au Grand Massacre. Les mégères de l'opinion publique patriotarde harcèlent sa mère. Forcément que ça se termine mal !
Michou se retrouve dans un établissement disciplinaire avec des orphelins de guerre, il a la rage au coeur et le désir de se venger... victime désignée, le général connu comme "le boucher de Perthes-les-Hurlus".
Jean Amila coiffe le bonnet noir des anarchistes en culottes courtes. Tour à tour attendri et violent, il introduit dans le monde d'une enfance qui se grise de rêves et de mots pour cacher la misère du présent. Avec les mômes, il fait le procès d'une société hypocrite dont l'éducation repose sur des cantiques et des chants militaires. Sa langue est drue comme la gouaille de ces jeunes Gavroches, bien décidés à ne pas ressembler à leurs pères dont les os blanchissent en tas sur les champs de bataille.
Ce roman policier est un brûlot qui témoigne d'un vrai talent d'écrivain.
Jean Amila 10 étoiles

Jean Amila, je ne connais pas et apparemment, les membres de Critiqueslibres ne connaissent pas non plus car je ne vois que peu de critiques de ses œuvres sur le site et pourtant cet auteur (décédé en 1995) a écrit de nombreux romans. Et pourtant, celui que je viens de lire est tout à fait extraordinaire !

Il raconte l’histoire d’un groupe de 4 enfants au lendemain de la « Grande Guerre » qui se débattent dans le marasme et l’horreur laissés par les adultes et notamment dans le chef des acteurs principaux de cette très vilaine guerre : les militaires …dont un général qui a fait fusiller ses propres soldats parce qu’ils refusaient de partir à la Boucherie finale dans la boue des Hurlus.
Le roman est court mais plein de choses émouvantes (les descriptions des « champs de bataille »), humoristiques et parfois hilarantes (les agissements sans complexe des enfants -dont ceux du Môme le plus jeune qui a 8 ans et beaucoup de finesse), anti-conventionnelles, antimilitariste, anarchiste même et parfois un peu sexiste (les mégères et les « putes ») mais plein d’humanité et écrit avec un savoir-faire extraordinaire.
Tout cela dans une langue parsemée d’argot, fleurie et tragique comme par exemple : «Ma mère est barrée avec un mec. Elle disait que je dégueulassais les oreillers. Elle m’appelait trou du cul… Elle disait qu’elle s’était assez fait chier avec mon père et qu’elle allait pas recommencer avec moi. »

A lire impérativement et d’autres romans de cet auteur ?

Ardeo - Flémalle - 76 ans - 28 novembre 2023


Une belle histoire 9 étoiles

Ce petit gosse est terrible! Il en a gros sur la patate mais il n'a pas dit son dernier mot! Je ne connaissais pas cet auteur, mais je me suis laissée totalement porter par l'histoire attendrissante de ce fils d'anar assassiné...

Pepe - - 43 ans - 11 avril 2010