Quelques nouvelles du Net
de Fred Leborgne

critiqué par CC.RIDER, le 28 août 2014
( - 66 ans)


La note: étoiles
Des nouvelles et plus...
Moyennant une petite redevance, un blog personnel peut aisément se transformer en cimetière virtuel pour le plus grand profit de malins hébergeurs... Quand Fred a des insomnies, il va passer son temps sur des forums politiques où il lui faut faire assaut de tant d'intelligence et d'originalité qu'il en devient de plus en plus accro... Véronique, étudiante en lettres, passe énormément de temps à chatter. Son beau-père Sébastien a quasiment perdu tout contact réel avec elle. Un jour elle disparaît... L'apocalypse nucléaire ayant tout détruit à la surface de notre planète, les rares rescapés en sont réduits à vivre sous terre depuis trente ans. Leurs enfants ont tout oublié du monde d'avant... Un informaticien surdoué a inventé la combsex, une combinaison qui permet de faire l'amour à distance et d'obtenir virtuellement des sensations équivalentes à la réalité tout en étant relié à un(e) partenaire réel(le) ou à un avatar. Un jour où l'informaticien est en déplacement, il se connecte avec Marie, son épouse et découvre qu'elle le trompe avec un bellâtre. Il improvise une terrible vengeance...
« Quelques nouvelles du net » est un recueil d'une vingtaine de textes dont seule une partie peut être qualifiée de « nouvelles ». Et rien que parmi celles-ci, le lecteur trouvera un peu de tout. Du faible, du moyen et de l'excellent. « Le forum maléfique », très inspiré du grand Lovecraft ainsi que le petit chef d'oeuvre intitulé « Virtuellement sien » méritent à eux seuls le détour ! Mais que penser de « Masques et mascarades », dialogues sans grand intérêt présentés comme du théâtre, de « Nipponne », petit poème très quelconque ou de toutes ces déclarations engagées, souvent tonitruantes, plus ou moins argumentées sur les thèmes très brûlants de la liberté de création sur le web, l'open source, l'invasion de la pub, le règne de ce que Fred appelle « les Majors » sans oublier la lutte contre les lois scélérates Hadopi, Loppsi et autres. Et quel besoin l'auteur a-t-il de systématiquement faire des introductions à tout va, déflorant trop tôt le sujet, expliquant et ré-expliquant sa démarche ou ses convictions et brûlant ses vaisseaux la plupart du temps alors que le lecteur aurait préféré découvrir par lui-même la nouvelle sans toutes ces redondances ? Ces bémols placées à la clé, ce recueil n'en demeure pas moins agréable à lire, bien écrit, parfois amusant voire distrayant et bien sympathique en dépit de ses imperfections. Mais tel est Fred, on l'aime ou on le déteste, c'est à prendre ou à laisser...