L'homme est-il bon ?
de Moebius

critiqué par Blue Boy, le 26 août 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Une curiosité, à replacer dans le contexte
Cet album est un recueil d’histoires courtes incluant la première histoire de science-fiction du représentant culte du neuvième art qu’est Moebius. Publiées pour la plupart dans Pilote et Métal hurlant dans les années 70, l’auteur donne à voir l’étendue de ses capacités graphiques dans six histoires mêlant fantastique et science-fiction.

Je ne pense pas que cet album soit le meilleur moyen de découvrir l’œuvre de Moebius – alias Jean Giraud – en tout cas d’être conquis. Je suis pour ma part resté un peu sur ma faim, et même si « The Long Tomorrow », la plus longue et la plus consistante de ces histoires, est digne d’intérêt, avec l’assez rigolo « L’Homme est-il bon ? », l’ensemble reste un peu superficiel et daté, tant sur le plan du dessin que de la narration. Et puis ces couleurs criardes… En même temps, comme pour toute forme d’art, je comprends qu’il ait fallu passer par là pour en arriver où nous sommes aujourd’hui. Depuis, il est vrai que les techniques des bédéastes se sont sophistiquées, mais de cette compilation émane le joyeux esprit créatif un peu foutraque qui découlait de mai 68. Même si à travers ces nouvelles l’auteur ne se révèle pas très optimiste envers le genre humain, il ressort quelque chose d’un peu naïf, comme une sorte de miroir sombre du mouvement hippie déjà sur le déclin à l'époque. J’imagine aussi que dans ces années-là, les univers délirants de Moebius devaient apparaître très innovateurs.

Aujourd’hui en 2014, j’avoue personnellement ne pas tomber à la renverse, même si je sais que l’auteur a été souvent honoré par moult récompenses et dans bon nombre d’expositions qui lui ont été consacrées, principalement en Europe. Ce recueil reste quand même une curiosité qui pourra susciter une nostalgie amusée et indulgente chez les fans. Je me suis tout de même promis de relire « L’Incal », sa série emblématique qui ne m’avait toutefois pas laissé un souvenir impérissable il y a quelques quinze années de cela.