La citadelle aveugle
de Moebius

critiqué par Blue Boy, le 26 août 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Pour les fans
Cet album est un recueil d’histoires courtes produites dans les années 70. Provoquant l’ire des puristes, certaines ont été colorisées afin de correspondre au goût du public américain qui l’a découvert à partir de 1986. Les voici republiées vingt ans après leur unique occurrence en France et à la demande de l’auteur.

J’avoue ne pas bien connaître Jean « Moebius » Giraud, souvent acclamé comme l’une des ultimes références du neuvième art pour avoir influencé bon nombre d’auteurs dans la BD européenne. Il y a une bonne décennie, j’avais voulu le découvrir à travers L’Incal, son œuvre la plus emblématique avec Blueberry. Et à dire vrai, cette série ne m’aura pas laissé une impression indélébile.

Et ce n’est pas ce recueil qui va changer mon impression et me faire rentrer dans le cercle des adorateurs. D’abord, il faut dire que je ne suis pas fan d’histoires courtes (pas plus que de nouvelles en littérature). Ensuite, on a affaire ici à un catalogue très disparate d’un point de vue graphique, et ces histoires fantastiques ne sont franchement pas folichonnes, parfois à la limite du compréhensible, avec des fins en queue de poisson. Ce n’est pas tellement au niveau de l’imagination que se situe le problème, mais plutôt dans la forme. Je vais certainement faire hurler les fans, mais je ne trouve rien d’extraordinaire dans le dessin, surtout avec ces couleurs psychédéliques douloureuses pour la rétine. La construction de ces récits semble relever de l’improvisation, et le tout fait un peu daté.

Je devrais me réjouir du fait qu’un auteur européen ait séduit les Américains, mais si tout est à l’avenant, je ne cache pas mon étonnement. A noter que cet album fait un peu doublon avec « L’Homme est-il bon ? », autre recueil d’origine où l’on retrouve « La Citadelle aveugle » et « Ballade ». Pour ma part, je vois ça davantage comme une curiosité destinée aux fans.