Bruxelles la Mémoire et la Guerre 1914-2014
de Emmanuel Debruyne, Chantal Kesteloot, Laurence Van Ypersele

critiqué par JulesRomans, le 5 octobre 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Bruxelles, attends-moi j'arrive ... au monument d'Edith Cavell et Marie Depage
"Bruxelles la Mémoire et la Guerre 1914-2014" est un ouvrage qui s’intéresse à tout ce qui dans la région Bruxelles-capitale rappelle le souvenir de la Première Guerre mondiale : noms de rues, plaques commémoratives, monuments. Ces marques de la Grande Guerre renvoient souvent à des faits qui ont un lien direct avec une province. Ainsi l’école primaire n°1 dès le 19 juillet 1919 a été doté d’une plaque à la mémoire de Joséphine Debauche, institutrice massacré à Esneux, un village près de Liège ravagé par les troupes allemandes le 6 août 1914. Un fort utile index des noms de lieux et un des noms de personne sont présents en fin d’ouvrage.

Le premier chapitre de la première partie explique magistralement combien la Belgique vécu les premiers jours de son invasion. Il faudra aller chercher dans un autre ouvrage comme "La Belgique et la Grande Guerre" de Michaël Bourlet pour savoir comment elle s’était, surtout les dernières années, préparée à la guerre. La mise en place de l’organisation d’une administration civile et une administration militaire par les Allemands et des exemples, en particulier dans le domaine linguistique, de résistance aux directives de l’occupant sont donnés. Les évêques belges sont très loin de faire preuve de l’intransigeance du cardinal Mercier toutefois les églises sont des lieux d’expression du patriotisme.

Une présentation des caractéristiques globales des traces mémorielles précède une présentation chronologique des décisions gouvernementales prises depuis novembre 1918 jusqu’à aujourd’hui afin de marquer le territoire bruxellois de symboles du souvenir de la Première Guerre mondiale. Ne sont pas seulement honorés les combattants belges mais aussi les Britanniques et les Français. Le lecteur hexagonal seront surpris d’appendre qu’il existe par exemple un monument au Poilu inconnu sur le parvis de Notre-Dame à Laeken.

Un chapitre montre comment les communes, les paroisses, les écoles, les métiers et les associations ont manifesté leur désir de mémoire. L’illustration, parfois en couleur et utilisant la pleine page si besoin, occupe plus d’un dixième de la surface du livre. On notera l’usage assez fréquent de phrases en latin (y compris dans des contextes non religieux), afin d’éviter une succession d’un texte en français et d’un texte en néerlandais.