Vivement mon burnout!
de Isabelle Cardinal

critiqué par Libris québécis, le 21 août 2014
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
La Dictature du rendement
Campé dans le monde de la publicité, le roman met en relief la dictature du rendement forcené imposé aux esclaves dorés de la modernité. Véro en est l’héroïne qui, à 40 ans, entend le cadran sonner l’heure de la remise en question.

Les rêves de ses vingt ans furent-ils vains ? Il semblerait que non. Elle dirige une entreprise florissante grâce à la performance d’un personnel stressé par la concurrence. Même si Véro est une battante, le contexte la tanne, d’autant plus que c’est une mère monoparentale, dont le mari s’est accoté avec une jeunesse, comme on dit chez nous. Que lui faut-il faire pour se sortir de ce pétrin, sans compter que son travail assèche ses besoins affectifs ? Elle croit avoir droit au repos de la guerrière d’autant plus que les contraintes de la productivité sont plus exigeantes que celles de l’armée. Comme Babe, le cochon, elle veut se soustraire à la casserole du rendement en s’offrant un bon burnout.

Dépouillé de toute fioriture, ce chick lit honnête maintient le message bien en selle. L’auteure ne s’attarde pas dans les couloirs de la psychologie. Elle indique tout simplement les effets de la réussite sauvage sur une quadragénaire, qui ne veut pas mourir au champ de l’honneur comptable. Il aurait fallu un peu plus d’épices pour ajouter de la saveur à ce plat, frais mais très périssable à la table du souvenir.