L'épopée de Gengis Khan, Tome 2 : Le seigneur des steppes
de Conn Iggulden

critiqué par Pytheas, le 12 août 2014
(Pontoise - Marseille - 59 ans)

La note: étoiles

Gengis Khan n'a pas froid aux yeux

Tamudjin est devenu Gengis, après avoir rassemblé toutes les tribus Mongoles en un simple et même peuple, il veut faire payer ses voisins de l’est, les chinois, pour toutes leurs turpitudes et l’oppression que ces derniers ont fait vivre aux tribus désunies.
Sa soif de vengeance et la conscience de la force que lui donne la réunification, vont dans un premier temps le conduire chez les Xiaxia, premiers voisins chinois de la steppe Mongole, mais les Xiaxia ne sont pas prêts à faire la guerre, ils demanderont bien l’aide de leurs voisins Jins, mais ces derniers la leur refuseront et après que Gengis et ses guerriers aient pillé les villages environnants, la capitale se rendra sans combattre et offrira aux troupes Mongoles tributs et allégeance.
Gengis n’a pas étanché sa soif de vengeance et de conquête et va donc s’attaquer au peuple Jin, après avoir mis à feu et à sang les provinces et villages désertés de leur armée, il se trouve en vue de Yenkin, la ville impériale, mieux connue de nos jours sous le nom de Pékin, là les soldats Jins l’attendent dans ce qu’ils pensent être un traquenard, c’est mal connaitre notre Gengis, il va envoyer des troupes contourner les soldats Jins par la montagne, là où il est impossible de passer. Les Jins y laisseront leur armée. Un siège de plusieurs années va alors commencer au pied de la cité. Affamée et à bout de ressources la ville va finir par se rendre et son jeune empereur prêter allégeance lui aussi au Khan des Khans (comme disait Suzy Quatro).
Dans ce 2ème opus, le rythme est moins trépidant que dans "le loup des plaines", mais on découvre Gengis Khan et ses troupes de cavaliers Mongols devant s’adapter à un nouveau type de bataille. On ne combat plus des hommes à cheval, mais des villes fortifiées et Gengis va devoir adapter sa façon de faire pour pouvoir les faire tomber, le rythme en est donc forcément ralenti. Il n’en reste pas moins une bonne leçon d’histoire doublée d’un roman à l’écriture enthousiasmante.

Toujours aussi bon

Le seigneur des steppes est le deuxième tome de l’épopée de Gengis Khan écrite par Conn Iggulden. On avait laissé Gengis au moment où il avait uni les tribus.

Dans le tome 2, son regard se pose sur la Chine, il ne veut plus que ces derniers oppriment les mongols et applique le vieil adage « la meilleure défense, c’est l’attaque ! ».

Plusieurs problématiques vont alors se poser. Gengis doit conquérir un territoire nouveau tout en s’imposant auprès de ses khans. En effet, c’est la première fois qu’une nation mongole voit le jour et les dissensions sont nombreuses au sein des tribus.

Deuxièmement, il va devoir affronter un nouvel ennemi à une échelle de bataille jamais vue et dans un contexte de siège qui lui est inconnu.

On suit sans problème la continuité du premier tome. La qualité d’écriture est toujours aussi bonne et aussi fluide. C’est juste impressionnant de constater que chaque phase du livre, même la plus banale, est intéressante.

Peu importe que Conn décrive le travail des éclaireurs, une escarmouche, l’intrigue du chaman ou encore une bataille à grande échelle, tout est décrit avec une qualité monstrueuse.

Je peux sans aucun doute affirmer aujourd’hui que cet auteur a rempli un vide dans mon cœur qui avait été créé à la mort du sieur David Gemmell.

Sa seule faiblesse provient peut-être du manque de développement de certains personnages alors que leurs noms reviennent souvent. Je pense par exemple à Subotai qui était un putain de guerrier. C’est pourquoi Conn Iggulden a voulu le placer autant dans son récit. Pourtant, le personnage est à peine développé, chose qui est assez troublante. Seul son nom revient constamment.

Par contre, j’ai beaucoup apprécié le développement décrit autour de la famille de Gengis Khan. Notamment avec le doute sur le fait que son aîné soit réellement son fils et l’arrivée de sa deuxième femme.

En réalité, c’est ce numéro de jongleur entre l’affrontement des khans, la guerre avec les chinois et ses affaires d’ordres personnelles avec ses proches qui donne tout le sel à ce récit. Cela nous permet de découvrir toutes les différentes dimensions du personnage et c’est ce qui rend ce livre si puissant et si riche à la fois.

Je lirai donc le troisième tome sans l’ombre d’une hésitation pour connaître la conclusion de cette épopée.

Nabu - Paris - 38 ans - 13 octobre 2014