L'arbre à bouteilles
de Joe R. Lansdale

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 10 août 2014
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Duo de choc
Voici le deuxième titre d’une série où l’on retrouve le duo de détectives Pine et Collins, l’un blanc hétéro, l’autre noir homosexuel. L’histoire commence lorsque l'oncle Chester laisse une belle somme d'argent et sa maison à Leonard Pine – ainsi qu’une boîte cachée pleine d'ossements d’un enfant et de magazines de pornographie juvénile. Bien que l'oncle Chester n’ait pas accueilli la nouvelle avec joie quand son neveu est sorti du placard, Leonard a du mal à croire qu'il était un pédophile meurtrier. Avant longtemps, Hap et Collins enquêtent dans le ghetto noir de la ville, où les disparitions d’enfants ne récoltent pas tout le sérieux requis par les autorités.

Lansdale concocte un mélange d'action et de réflexion sur la nature du bien et du mal, la race, la sexualité et les classes sociales, poivré avec de l'humour paillard. La traduction complexe du « slang » américain donne comme toujours des résultats douteux. Néanmoins, après quelques pages on s’habitue.

Il s’agit surtout d’un roman noir de style. L’intrigue est simpliste et le coupable est identifiable aussi facilement que si c’était écrit dans son front. L’intérêt découle de la fascination à suivre ce couple de détectives improbables et divertissants.
Un bon divertissement 6 étoiles

La critique principale vous donne déjà tous les éléments principaux. J'ajouterai simplement que Lansdale est un très grand auteur de romans noirs maniant le style et l'humour avec virtuosité. Un livre comme la "ligne noire" fait partie de mes romans favoris. La seule critique négative que je peux faire à cet écrivain est de rester toujours sur les mêmes thématiques : le racisme et l'homophobie dans l'est Texas. Critique encore accrue quand il s'agit en plus de héros récurrents comme ici. L'intérêt de cette série est que nos héros bien que à l'aise dans la bagarre sont des hommes sensibles doutant toujours d'eux et s'interrogeant sur leurs sentiments. Personnages attachants et humains qui combattent à coups de poing les intégristes de tous bords. Cet épisode a la particularité d'évoquer le racisme anti blanc dont Collins (le blanc) fait les frais dans le quartier noir où se passe cette histoire.

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 5 août 2021