Le principe de Pauline
de Didier Van Cauwelaert

critiqué par Ddh, le 8 août 2014
(Mouscron - 83 ans)


La note:  étoiles
amour,amitié : gageure?
Pauline a pour principe de porter l’amitié très haut dans son cœur. D’où confusion possible entre amitié et amour.
Didier van Cauwelaert est assurément une valeur contemporaine dans le domaine de la littérature. Il collectionne les prix : Prix Goncourt avec Un aller simple, Prix Del Duca avec Vingt ans et des poussières, Prix Gutenberg avec Les vacances du fantôme, Prix des Romancières et Prix Messardière avec La femme de nos vies, Prix Roger-Nimier avec Poisson d’amour, Prix Version Femina avec La demi-pensionnaire, Prix Marcel Pagnol et Prix Nice-Baie des Anges avec Le père adopté, Grand Prix des lecteurs du Livre de Poche avec La vie interdite, Prix Science-Frontières de la vulgarisation scientifique avec L’apparition, Prix du Théâtre de l’Académie française avec L’astronome, Molière 1997 du meilleur spectacle musical avec la comédie musicale Le Passe-muraille. Qui peut en dire autant ?
Pauline travaille dans une parfumerie et aide Mme Voisin, la libraire. Elle aime Maxence, ex-chauffeur du président du Conseil général mais incarcéré car il n’a pas voulu « charger » son employeur dans une sombre affaire de pots de vin dont la politique est friande.
Quincy Farriol, le narrateur, poseur de moquettes, est accessoirement écrivain et son premier roman reçoit le Prix de la maison d’arrêt où Maxence purge sa peine. Quincy est l’archétype du raté.
Maxence et Quincy se trouvent liés par leur attirance pour Pauline. Mais rien n’est simple pour Quincy qui ne veut pas trahir Maxence et celui-ci se veut le protecteur de Quincy. Un embrouillamini qui se développe au fil des pages.
Didier van Cauwelaert semble en connaître un bout sur les arcanes politiciennes louches et l’affaire actuelle autour de Sarko et les anciennes qui entachent pas mal d’hommes politiques de tous bords donnent du crédit à ce qu’il avance.
L’auteur fait preuve d’une grande maîtrise du verbe et ravit le lecteur par les nombreux rebondissements qui émaillent son roman ; une ironie de bon aloi l’égaie également.
Romantique 8 étoiles

Quincy Farriol est un monteur de moquettes pour appartements. Il est également écrivain. Il vient justement de sortir un roman « l’énergie du ver solitaire » qui a l’heur de plaire à des lecteurs, prisonniers d’une maison d’arrêt, dont un certain Maxime. Ainsi qu’à une libraire du coin et de Pauline, son assistante. Une amitié va se créer entre ces trois jeunes gens.
Une histoire on ne peut plus romantique. Parfois à peine crédible mais n’est-ce pas là un des propres d’un roman ?


Extrait :

- Comme beaucoup de jeunes mal dans leur peau, j’avais tenté de me reloger entre les pages d’un premier roman. Censé révolutionner la littérature.

Catinus - Liège - 73 ans - 13 février 2022


Confusion amour-amitié peu convaincante 6 étoiles

Le principe de Pauline, c’est de confondre amour et amitié, sexe et gratitude ou oubli, mariage et sécurité trompeuse, etc. Bref, Pauline mélange tout et cafouille pas mal.
L’histoire est narrée par un écrivain - évidemment ! encore un ! -, Quincy Farriol, qui lors d’une séance de dédicace bidon et désertée, tombe sous le charme d’un appât nommé Pauline. Elle et son jules, Maxime, en taule pour délit de fidélité à un homme politique local, font tout pour convaincre Quincy d’écrire un roman sur cette injustice afin qu’elle soit dénoncée. D'autre part, l’amour que Maxime éprouve pour Pauline l’incite à pousser Quincy dans les bras (ou plutôt dans le lit) de Pauline afin qu’elle se détache de lui et se construise une vie. Elle ira étudier l’informatique à Oxford pendant que lui en prend pour 15 ans. Mais Quincy ne peut oublier Pauline...
Les personnages ne cessent d’apparaître et de disparaître sans arrêt dans cette histoire, sauf Quincy qui tente de survivre entre des ventes de livres désespérantes et des histoires d’amour ratées. La vie réunira-t-elle ceux qui se cherchent dans cette partie de cache-cache ?
Le ton doucereusement ironique de l’auteur est une nouvelle fois bien présent dans ce roman. C’est ce qui rend cette lecture agréable, parce qu’en ce qui concerne l’histoire, ce n’est pas passionnant. La vie de paumés n’a rien de trépidant. Leur lien n’est pas vraiment émouvant. Par ailleurs, Didier van Cauwelaert pimente son histoire de fantasmes débridés et se fait plaisir, mais en tant que femme, cela ne me convainc pas du tout.

Pascale Ew. - - 57 ans - 8 octobre 2014