La Brava
de Elmore Leonard

critiqué par Frunny, le 4 août 2014
(PARIS - 58 ans)


La note:  étoiles
Une vie de cinéma !
Auteur de 45 romans, maintes fois adapté au cinéma, Elmore Léonard (1925-2013) a révolutionné le genre policier par son humour et son art consommé des dialogues.
Dans les années 1950, il opte pour le western -genre littéraire en vogue aux Etats-Unis-. Ses premières nouvelles paraissent dans des "Pulps" (magazines bon marché).
Les années 1970 marquent un tournant dans son œuvre. Constatant l'assèchement du lectorat de western par la télévision, Leonard change son fusil d'épaule et se met au polar.
Ce n'est qu'en 1983, qu'Elmore Leonard est enfin consacré- pour La Brava- par un Edgar, la plus prestigieuse récompense pour un roman policier aux Etats-Unis.
Il faudra attendre les années 1990 pour que le 7 ième Art lui rende justice.Trois succès l'ont fait accéder au statut d'auteur culte: Get Shorty (1995), de Barry Sonnenfeld, Jackie Brown (1997), de Quentin Tarantino; et Steven Soderbergh, qui fit de "Loin des yeux" un superbe Hors d'atteinte (1998).

Une faune hétéroclite se croise dans les hôtels «art déco» de South Miami Beach désertés par les millionnaires : un vieux bookmaker excentrique reconverti dans l’hôtellerie ; un vigile abruti qui veut se lancer dans le racket à la protection ; un Cubain qui fauche des voitures et fait le gogo boy en slip léopard pour arrondir ses fins de mois ; une vedette de ciné sur le retour qui rejoue dans la vie ses anciens rôles… Et La Brava, ex-agent des services secrets américains reconverti en photographe.

Superbe polar qui sent le soleil et la tequila. Le visage d’une Amérique habituée à l’argent facile et qui tente de survivre à coups de petites arnaques entre amis.
Les dialogues sont croustillants, sans fioritures et font le sel de ce roman.
Excellent moment de lecture par un maître du genre.