Le mythe de Mère Teresa
de Christopher Hitchens

critiqué par Leura, le 30 janvier 2001
(-- - 73 ans)


La note:  étoiles
Mensonge, diffamation, sacrilège ou vérité ?
Christopher Hitchens est un journaliste d'investigation américain, préoccupé par les droits de l'homme.
Ses autres livres parlent de la question kurde, du problème des minorités ou du racisme. Pour la première fois, un regard critique est jeté sur "la sainte de Calcutta" et le voile est levé sur une des plus extraordinaires manipulations médiatiques du siècle. Sur base de nombreux témoignages au-dessus de tout soupçon, l'auteur démontre la relativité de l'engagement de Mère Teresa vis-à-vis des pauvres et des mourants. Les conditions de vie dans les mouroirs sont épouvantables. Les mourants, quelles que soient leurs souffrances, ne reçoivent pas d'analgésiques. Les aiguilles de seringues sont simplement rincées à l'eau avant d'être réutilisées. Lors des Jeux Olympiques, on interdisait aux mourants de regarder la télévision, car c'était le Carême. Tous les patients ont la tête rasée, comme dans des camps. Pourtant, les sommes énormes qu'elle reçoit du monde entier seraient amplement suffisantes pour équiper un grand nombre de cliniques de première classe dans tout le Bengale. Le secret de la destination de cet argent semble bien gardé.
Par ailleurs, le livre démontre un engagement permanent de sa part vis-à-vis de l'extrême droite. Sa participation au congrès du Front National, ses liens avec les intégristes protestants pourtant ouvertement anti-catholiques, avec Jean-Claude Duvalier, ex-dictateur d'Haïti, qui l'a décorée de la Légion d'Honneur haïtienne, avec la défunte dictature albanaise pourtant athée sont soigneusement occultés par ses zélateurs. Elle est farouchement opposée à l'avortement, mais aussi à la contraception, y compris les méthodes dites naturelles. Lorsque des viols en masse furent perpétrés au Bengladesh puis en Bosnie, elle fit de vibrants appels vers les victimes pour qu'elles n'avortent pas, mais fassent adopter les enfants nés des violeurs. Ce qui n'a pas gêné ses bonnes relations avec Indira Gandhi, qui a lancé une campagne criminelle de stérilisation forcée en Inde... Du SIDA, elle a dit que cela lui semblait "une peine tout à fait juste sanctionnant une conduite sexuelle dévoyée". Elle a sa propre théorie sur la pauvreté, faite de soumission et de gratitude. Alors qu'en Amérique latine s'est développée une théologie de la libération, elle a créé une théologie de l'asservissement. Asservissement de 4000 nonnes et de 40000 sœurs laïques, mais aussi des mourants et des pauvres à qui elle demande d'offrir leurs souffrances à Dieu.
Comme le souligne Robert CHESNAIS dans son introduction, "À défaut de soulager les misères des déshérités, cette attitude contribue assurément à soulager la conscience des nantis, de quoi séduire un Occident développé et riche, angoissé par un tiers-monde misérable et menaçant." Peut-être est-ce là qu'il faut voir la raison du succès de cette incroyable manipulation…
faut quand même pas exagérer 2 étoiles

J'ai été profondément choqué par certaines critiques éclairs.
Je n'ai pas lu le livre, mais pourtant je pense qu'il y a certaines limites à ne pas franchir.
Employer les termes "de putain de Dieu" et de "masturbait" pour une femme qui a fait voeu de chasteté me paraît vraiment déplacé. Qu'on soit croyant ou pas, cela ne change rien, un minimum de respect s'impose. D'autant plus que si Mère Teresa a , d'après ce que vous dites, tiré gloriole de ses actions, détourné -soi disant- de l'argent etc... rendez lui au-moins l'hommage d'être restée toute une vie parmi les démunis et les parias de la société. C'est un esprit de sacrifice et de dévouement devenu trop rare de nos jours (et on dirait que cela dérange certains de voir des gens comme ça). Ce n'est surement pas une sainte, moins non plus elle n'était pas spécialement ma tasse de thé, et je ne suis pas comme tout les dévots modernistes (je l'avoue je suis un "tradi" de la Fraternité Saint Pie X) qui suivent Jean Paul II en glorifiant la "sainte de Calcutta", mais respectons au moins et son âme et tout ce quelle a pu faire. Et je crois me souvenir que lors de son enterrement, l'émoi était fort parmi toute la communauté indienne, même non-catholique; cela signifie bien que Mère Teresa a quand même apporté quelques soutien et espoir aux démunis.
Et puis l'erreur est humaine; ces erreurs ne doivent pas voiler tout ses bienfaits.

Platonov - Vernon - 40 ans - 1 janvier 2002


oh la la ( droit de réponse ) 5 étoiles

Mais que de de réactions pour ma critique. Enfin, elle me prouve que je ne laisse pas indifférent ce qui est bien, et que oui, on fait de teresa un mythe... mythe que l'on ne remet pas en cause. Je pense que toute personne intelligente doit pouvoir remettre des mythes en cause... et mon style n'est plus plus provocant que celui d'un Jean Paul II quelque part... alors... voilà.

Pétoman - Tournai - 48 ans - 12 avril 2001


Faut-il déboulonner sa statue? 8 étoiles

Je ne sais pas s'il est permis sur ce site de faire une critique éclair alors qu'on a déjà écrit la critique principale. Mais je vais essayer, tant les réactions sont vives. Moi, j'ai lu le livre, et avec beaucoup de passion. Parce qu'il est bien écrit, qu'il semble honnête, et qu'il est le fruit d'un travail journalistique indéniable. Que l'auteur n'est pas le premier comique venu, mais bien quelqu'un qui défend sincèrement les droits de l'homme. Je me suis contenté dans ma critique d'en faire le résumé, sans prendre parti ni pour, ni contre.
A lire les critiques éclair qui viennent d'être faites, je pense à la chanson de Jacques Brel "la statue". Peut-être avons-nous besoin de modèles de vertu à admirer et à imiter? Mais le modèle de la statue est-il si admirable? N'a-t-on pas essayé de l'enjoliver, au point de la rendre inhumaine? La perfection n'est hélas pas de ce monde, et il faut se méfier des images d'Epinal.
Après avoir lu le livre d'Hitchens, j'en viens à penser que le plus mauvais service qu'on puisse rendre à quelqu'un c'est de le propulser sur la scène internationale. On lui demande alors son avis sur tout, et on assiste à des spectacles aussi pitoyables que ses déclarations sur l'avortement qui est "le pire danger pour la paix du monde" (sic). Et le divorce? Elle y était farouchement opposée, sauf à celui de Lady Di. Bizarre, non?

Leura - -- - 73 ans - 9 avril 2001


Entièrement d'accord avec Jules! 5 étoiles

Je n'ai pas lu le livre, je suis loin d'être une inconditionnelle de Mère Teresa, mais je ne peux pas rester indifférente à un tel manque de respect. Chacun a le droit de s'exprimer mais quand on utilise un tel vocabulaire, je ne vois rien d'autre que de l'auto-satisfaction vaniteuse de choquer les autres. Dommage que certaines personnes ne trouvent pas d'autre moyen d'affirmer leurs opinions!

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 8 avril 2001


Une opinion tout à fait personnelle 7 étoiles

Je suis tout sauf croyant, mais la critique éclair de "Petoman" me choque un peu (je reste posé). Toute opinion est respectable, mais elle ne doit pas nécessairement être exprimée avec de tels mots et un mépris aussi profond que celui dont cette critique fait preuve. Ce site est public et je ne vois ni le plaisir, ni l'utilité, de choquer ceux pour qui cette femme représente quelque chose... La tolérance veut que l'on ai un minimum de respect pour les convictions des autres. Le monde serait tellement plus vivable !... Cela dit, je connais quelqu'un qui est resté plusieurs semaines chez Mère Teresa et m'a confirmé que cette femme ne gérait pas bien, parfois peu utilement, les fonds mis à sa disposition. Cependant c'était davantage une incapacité à gérer et non une volonté de mal gérer... Voilà ! Pour le reste, Mère Teresa n'a jamais été ma tasse de thé non plus. Je ne suis pas un censeur...je répète que je ne fais qu'émettre une opinion !

Jules - Bruxelles - 79 ans - 7 avril 2001


La putain de Dieu 8 étoiles

Oui mère teresa (je mets pas de majuscules, elle n'en mérite pas) ou la putain de Dieu. Il faut prendre putain au sens large: qui se vend pour de l'argent... à part voir lady Di affligeante de larmes et de Chanel numéro 5, qu’a-t-elle fait effectivement mis à part parquer les pauvres mourants dans des mouroirs... si on faisait ce qu'elle a fait, on nous condamnerait pour traitement inhumain des personnes... franchement.
Puis, au lieu de s'occuper de personnes pour qui il n'y avait plus rien à faire, elle aurait mieux fait de s'occuper de personnes qui auraient pu encore vivre et qui n'étaient pas irrémédiablement condamnées.
" Cette vieille bique de soeur Teresa " disait Edern-Hallier ; il avait bien raison. Teresa, la papesse du charity business avant l'heure... en fait, ce n'était qu'une égoïste qui se masturbait de son " altruisme mystique ". Ce livre le met enfin à jour.

Pétoman - Tournai - 48 ans - 7 avril 2001