In bed
de Lydia Frost, Kalonji (Dessin)

critiqué par Nostradamus, le 4 décembre 2014
( - 34 ans)


La note:  étoiles
Alors heureux ? Alors inspirée ?
Voilà une histoire d’un adultère où la première scène démarre dans un hôtel à New York près de Central Park. "In bed" montre combien cette situation est progressivement de plus en plus mal vécue par l’homme en question et quelles conséquences dramatiques diverses en découlent progressivement.

Par contre Rachel la femme, mariée à Henry, est belle, élégante et d’un milieu social favorisé, elle assume parfaitement sa double-vie et gère au mieux son rôle de mère de famille. Bref un goût pour l’aventure amoureuse en sachant poser des cadres :

« - Quelque chose ? Quelque chose comme quoi ? Tu as trompé Henry ? (…) Alors pourquoi ?

- La routine et pas pour une question d’ennui, mais plutôt d’ankylose, le confort, l’habitude, nous font perdre l’envie de prendre des risques.

- Des risques comment ? Tu dis que ton couple n’était pas remis en question …

- Non, en effet, c’est de moi qu’il s’agit, confrontée tous les jours aux mêmes miroirs, je commençais à avoir peur de ne plus savoir me réinventer, je crois que j’avais quelque chose à me prouver.

- Est-ce que ça en valait la peine ?

- Oui et non… Plutôt oui en fait, mais peut-être que j’aurais pu arriver au même résultat par d’autres moyens. Je ne sais pas. En tout cas, ça m’a donné le sujet de mon prochain livre.

- Vraiment, Rachel, tu m’étonneras toujours »

Bref une femme qui semble ressortir de cet adultère plus forte (avec en plus le projet professionnel d’écrire cette aventure) et un homme qui termine brisé cette histoire.

Rappelons que Rachel est la dame de carreau du jeu de cartes et qu’un carreau comme un cœur se brise, de plus dans la Bible une Rachel stérile demandera à Jacob de coucher avec sa servante Bilha, pour avoir des enfants de cette manière. On voit que ce prénom a une forte connotation sentimentale dans l’imaginaire occidental.

De très belles aquarelles en noir et blanc de Jean-Philippe Kalonji portent très bien tant les scènes érotiques que les moments de la vie quotidienne, avec un graphisme qui rappelle un peu celui de Johanna (connue en particulier pour "Née quelque part" et "Une par une").