Liège, la ville aux 116 clochers
de Robert Ruwet

critiqué par Catinus, le 19 juillet 2014
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Un livre sonnant
Remarquable (digne d’être remarqué !) que ce dernier opus en date signé Robert Ruwet. Il vous comblera si vous vous intéressez un tant soit peu aux édifices religieux de notre bonne ville de Liège ; et il ravira ceux (qui sont d’ailleurs peut-être les mêmes !) qui s’intéressent plutôt à l’histoire car il est truffé d’informations parfois inédites. L’on compte pas moins de (sauf erreur dans le décompte) 47 églises ou chapelles encore en fonction et en tout cas, 27 églises paroissiales. Pour chacune d’elle, monsieur Ruwet brosse un bref rappel historique de l’édifice, une note sur le saint ici évoqué et parfois, un petit mot humoristique - voire coquin- dont il est devenu le spécialiste mais toujours en tout bien tout honneur et dans un bon goût, qui est toujours de rigueur. Les édifices sont classés par prénoms alphabétiques.

L’ouvrage est préfacé par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège. Et voici ce que dit de l’auteur, madame Marylène Laffineur-Crépin, historienne de l’Art : « Robert Ruwet est un conteur savoureux, un écrivain passionnant, un formidable comédien, un historien aussi. Le regard attentif qu’il porte sur sa ville est malicieux, souvent moqueur, toujours bienveillant. C’est le regard d’un amoureux. D’un amoureux réservé, un rien timide, qui se cache derrière cet humour parfois sombre qui participe à sa renommée. »

Oufti ! Bien dit, là !

Un livre à recommander pour passer un bel été ensoleillé instructif !


Extraits :


- Saint Christophe devint donc le patron des voyageurs. Si vous prenez le volant, comptez davantage sur votre prudence que sur l’intervention de ce « Bob céleste «.
- On pourrait dire que Saint Gangulphe est le patron des … cocus
(note de moi : si vous voulez savoir pourquoi, il vous suffit de lire ce livre).

- C’est auprès de saint Gérard que les prostituées du coin (elles étaient nombreuses !) se rassemblaient à la messe du lundi : « Binâmé saint Djéra, qui dji fêsse ine bonne samin’ne, s’v plèt … Ces braves dames avaient surnommé le saint homme saint Va-Vite. C’est qu’elles avaient l’habitude d’un travail rondement mené… Et plus « ça « allait vite et mieux les affaires marchaient.

- L’église Pierre et Paul est située rue Ernest Marneffe (à Droixhe) ; ce peintre liégeois (1866-1920), proche de Rops mais aussi de Toulouse-Lautrec, fut parfois surnommé « le peintre de la femme «, mais de la femme nue et qui s’offre. Aucune de ses toiles ne figure dans l’église.

- Dans l’hagiographie chrétienne, Thomas incarne le doute : il doit plonger sa main dans les plaies du Christ ressuscité pour … être certain ! Peut-on en faire le saint patron de l’esprit critique ?

- Est-il de bon ton de rappeler que durant des décennies, dans le voisinage immédiat des D.I.C (dames de l’instruction chrétienne, rue Sur-La-Fontaine) opéraient les D.V.P ? C’est-à-dire des dames de petites vertus. Ce sont ces dernières qui ont dû plier bagage et quitter l’Ile des Béguines…
Ce plat pays… 6 étoiles

Voilà, un livre qui j’espère bien, complétera ma biblio courant 2015 lors de ma visite à Liège, où je ne manquerais pas de comptabiliser ces 116 clochers… J’ai déjà pu apprécier, Bruges, Bruxelles et de ressentir un véritable coup de cœur pour Tournai avec notamment sa cathédrales et ses cinq tours. Aussi à travers vos propos, je ne doute pas de l’intérêt que je porterais à ce livre.

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 12 novembre 2014