La Désilet s'est fait engrosser par un lièvre
de Renée Robitaille

critiqué par Libris québécis, le 16 juillet 2014
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Contes sur la maternité
Renée Robitaille est la mère de deux garçons. Enceinte, elle a cherché à connaître la mythologie entourant les mystères de l’enfantement auprès de ses grands-mères et des sages-femmes. À travers ses contes, elle exploite leurs souvenirs pour exorciser les peurs qu’alimentaient jadis les femmes du fond de leur cuisine.

Rien de mieux que sauvegarder sa sérénité en donnant à ses craintes une perspective qui rappelle que les souffrances de l’accouchement sont précédées des plaisirs de l’amour. Le curé l’a bien compris. La fécondité passe par sa bénédiction. Ainsi voit-il son village profiter des largesses divines qu’il soutient d’un fécond apostolat. Renée Robitaille fait vivre son petit monde sous de bons auspices. Outre le curé, elle confie aussi les villageois à la bienveillance de Mémère Minoune, dont le grimoire consigne les conditions propices à la natalité.

Son recueil précise, sous le signe de l’humour, l’esprit qui présidait à la procréation. Malgré le caractère folichon de l’œuvre, l’écriture n’emprunte en rien à la grossièreté. Le niveau de langue se pare de voiles qui respectent les actes que la nature impose à l’humanité. En fait, La Désilet s'est fait engrosser par un lièvre est un hommage à la vie. Par contre, il s’en dégage une impression d’inachèvement. Et comme chaque conte ne décrit que la fécondation ou l’accouchement, la lassitude guette le lecteur.