Wilt 1, ou, Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore
de Tom Sharpe

critiqué par Kinbote, le 9 octobre 2003
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Les mésaventures de Henry Wilt
Le sous-titre de ce premier épisode est: " Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore? " Henry Wilt donne des cours de culture générale dans un collège technique réservé à des apprentis. Il enseigne à Viande 1, à Méca 2...
Wilt est peu apprécié de sa femme Eva qui le trouve sans ambition. Mais Eva est versatile et prête à tout gober. Elle rencontre Sally, une féministe rageuse qui a épousé un impuissant. Sally entreprend d'initier Eva au saphisme. Lors d'une soirée organisée chez Eva et son mari, la maîtresse de maison veut faire l’amour avec Wilt qui ne l'entend pas de cette oreille. Mais la harpie, par un moyen pas très clair, va littéralement fourrer Wilt dans une poupée gonflable de laquelle il s’extraira pour verser dans un enchaînement de situations à la limite du burlesque .

Ayant, après cette soirée, récupéré l’engin, et pendant que sa femme est partie pour une sorte de croisière avec Sally et son mari, Wilt entreprend, pour s’entraîner à faire disparaître sa femme, à enfouir la poupée gonflable au fond d’un puits de fondation pratiqué par les ouvriers du chantier qui se tient en face de l’école où il enseigne. Le lendemain, les ouvriers effectueront une fausse manoeuvre et croiront avoir enterré le corps d'une vraie femme.
Wilt aura bien du mal à faire accroire à un commissaire buté, et avant qu'on exhume la poupée, que ce n'est que du plastique d’autant plus que sa femme et ses nouveaux amis sont devenus introuvables...
Tom Sharpe s’est taillé une réputation d’auteur humoristique, justifiée à cent pour cent, qui lui permet de se rire des faiblesses et travers d'une époque (celle des années 70). Pour notre plus grand plaisir.
Plus loufoque que ça, tu meurs….de rire 7 étoiles

Car c’est bien d’humour morbide qu’il s’agit ici. Désenchanté par son travail de professeur dans une école technique où il est pourtant le seul à maîtriser les élèves plus dégénérés les uns que les autres, Henry n’est pas plus heureux dans sa vie conjugale. Finalement, les promenades avec son chien sont ses rares instants de bonheur. Ce n’est toutefois pas spécialement la compagnie du toutou qui le détend. C’est dans ces moments-là qu’il échafaude des plans pour se débarrasser d’Eva, sa femme. Et ça lui fait un bien fou.

Eva sent très bien que son mari s’éloigne d’elle et est de plus en plus maussade. Mais qu’elle se rassure, elle n’est pas seule à être englobée dans le paquet de griefs qu’Henri a envie de gueuler à la face du monde qui l’entoure : cette volonté de sauter sur toutes les nouveautés pour bien montrer qu’on est à la page, tout en voulant paraître baba cool ; le langage tellement intello qu’à la fin il devient incompréhensible ; le rapport à l’argent ; la liberté sexuelle qui permettrait de flirter sous les yeux de son conjoint. Tout cela l’énerve au plus haut point.

Lorsqu’il est invité avec Eva chez les nouveaux amis de cette dernière, les Pringsheim, justement l’un de ces couples libérés, Henry accepte d’y aller à contre-cœur, avec les pieds de plomb. Sans surprise, cette soirée se passe très mal, l’incompatibilité des mentalités étant aussi béante qu’un grand canyon. Et elle laissera des traces.

Quelques jours plus tard, un chef de chantier découvre un cadavre au fond d’un trou que l’un de ses ouvriers est en train de combler avec du béton, le bruit l’empêchant d’entendre son supérieur lui ordonnant d’arrêter immédiatement la coulée. Ce chantier jouxte l’institut où enseigne Henry. Dans le même temps, Eva a disparu. De témoin, il devient suspect puis accusé d’avoir assassiné sa femme. Sa déclaration voulant faire croire que la personne qui se trouve au fond du trou est en fait ….une poupée gonflable ne convainc absolument pas la police, c’est le moins que l’on puisse dire.

Un livre agréable qui caricature les excès d’une certaine société anglaise et qui amuse souvent.

Millepages - Bruxelles - 65 ans - 26 septembre 2024


Quand le graveleux côtoie l'humour anglais 4 étoiles

Hilarant... j'ai rencontré plusieurs fois ce mot à propos de ce roman. C'est un mot mode qui, originellement définit quelque chose provoquant des éclats de rire assez nombreux et intenses. Comme à chaque fois que ce mot a été utilisé dans des critiques, je n'ai eu que quelques sourires.

J'ai eu le sentiment de lire deux livres en un.
L'un plutôt intéressant, concernant Henry, où l'on retrouve l'humour anglais qui prête à sourire et non pas à éclater de rire. Un humour plutôt léger évoquant généralement une satire de comportements divers, un humour n'ayant rien à voir avec certaines productions anglaises, certes à succès, mais qui, pour ma part, ne m'ont jamais provoqué le moindre infime sourire, à l'image d'un Mister Bean ou d'un Benny Hill.
Le flegme tout britannique de Henry, l'accusé innocent, participe certainement de cela. Pour ma part, j'y ai vu une agréable critique du fonctionnement judiciaire s'emballant lorsqu'il déclare avoir trouvé le coupable idéal.

L'autre, toujours selon mon ressenti, est totalement sans intérêt. J'ai eu le sentiment de lire une nouvelle fois un énième roman américain sur les turpitudes sociales et sexuelles des personnages.
C'est sans intérêt, graveleux, grossier, sans finesse.

On dit que bien souvent le comique survient des contrastes mais ici, pour moi, cela n'a pas fonctionné.
Je suis assez amateur des situations farfelues dans le sens où elles permettent de se libérer des contraintes du quotidien et d'en dénoncer les travers. Dans ce récit, on a effectivement des situations totalement ubuesques mais en qui concerne le couple américain, elles tombent dans la pantalonnade, la farce graveleuse. Il y manque cette étincelle de finesse qui fait fonctionner ce genre d'écrit. On y trouve cela dans la partie concernant Henry par contre.

A la lecture de cet ouvrage, je n'ai nullement envie d'en lire d'autres de cet auteur mais au vu de plusieurs critiques, les suivants semblent plus intéressants. Peut-être donc à tenter mais en ce qui concerne celui-ci, pour ma part, je vous conseille de passer votre chemin... ou de ne lire que les passages concernant Henry

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 29 mai 2024


Comment se débarrasser d’un roman gonflant… 2 étoiles

Henri Wilt est un looser sans ambition. La quarantaine, il est professeur de culture générale dans un lycée technique. Sa femme Eva est moche, coincée et chiante. Lors d’une soirée chez les Gaspel, Henri manque de se faire violer par Sally la maîtresse de maison et se retrouve on ne sait comment coincé par le bon bout dans une poupée gonflable. Une fois extirpé de la femme en plastique Henri décide de se débarrasser de sa femme gonflante. D’abord il peaufine son plan et jette la poupée gonflable dans les fondations d’une construction. Mais le lendemain les ouvriers, en coulant le béton, croient apercevoir un corps féminin. Wilt est très vite soupçonné par la police d’avoir tué sa femme.
Les scènes comiques sont lourdingues et peu travaillées. A court d’imagination Tom Sharpe étire sur 200 pages le même quiproquo et parvient tout juste à nous faire sourire deux ou trois fois. C’est peu.

Ravenbac - Reims - 59 ans - 15 février 2014


Un gag, une centaine de pages 4 étoiles

Wilt est un professeur moyen moins dans un lycée technique et à qui la femme excentrique en fait baver de toutes les couleurs. Le pauvre n'a d'autre distraction que de promener le chien en rêvassant qu'il la tue !

Simple ? Non.

Une poupée gonflable, propriété d'un couple d'américains prêchant la révolution sexuelle teintée de féminisme ultra va faire dérailler ce petit train-train, semant le chaos dans la vie de notre pauvre Wilt (ainsi que dans celles d'un policier surmené, d'un curé alcoolique, des américains en question etc...).

Mouais. Bof. Tom Sharpe nous a habitué à bien mieux. Moi qui avais ri aux larmes à la lecture d'autres de ses livres ("Le cru de la Comtesse", "Panique à Porterhouse") j'ai ici vaguement souri, et encore ! Certaines blagues tombent franchement à plat. Le tout se limite en fait à un gag (le quiproquos autour de la poupée gonflable) étiré sur une centaine de pages.

Pas terrible. Tout juste distrayant.

Oburoni - Waltham Cross - 41 ans - 9 mai 2011


Pauvre Wilt... 7 étoiles

Dès qu'on a lu la description de sa femme (maniaco-hystérico-sexo-new age) et de ses occupations (tantra, compositions florales, trampoline), on comprend qu'il ait perdu les pédales! A moins que ce ne soit à force de donner des cours de "culture" à ses classes de Viande 1 et Plâtre 2, dans l'enseignement technique? Henry Wilt est de toutes façons un loser, qui oserait dire le contraire... 10 ans qu'il est simple assistant en attendant qu'on lui donne un poste fixe, des années qu'il voit passer les lubies de sa femme, qui occupe comme elle peut ses oisives journées.

Le jour où ça ne va plus, c'est quand Eva (Mme Wilt) devient intime d'un couple américain, les Gaskel, dont la femme (Sally) décide de la dévergonder... pardon: l'ouvrir aux vrais plaisirs de la chair. Un soir, les Wilt sont invités chez les Gaskel et la partouze... pardon: la fête finit mal: Wilt se retrouve encastré dans une poupée gonflable "à l'insu de son plein gré", comme dirait l'autre. Eva, pensant que son Henry-chéri est un pervers (et s'apercevant que finalement, elle aimerait mieux pas), s'enfuit avec les Gaskel prendre l'air sur un bateau, le temps de réfléchir. Wilt, lui, décide de se venger et de préparer l'assassinat de sa femme... à l'aide de la poupée gonflable! Fabuleuse idée, me direz-vous, si ce n'est que le pauvre Wilt rate systématiquement tout ce qu'il entreprend. Il se retrouve alors accusé d'avoir tué sa femme, alors que c'est une poupée qui gît sous du béton, et que sa femme se retrouve aux prises avec les Gaskel, sur un bateau en panne.

C'est assez savoureux de voir ce pauvre Wilt accusé à tort et s'enfoncer en voulant se défendre face aux enquêteurs. Côté effet de surprise, il n'y en a pas, on a vite compris que Wilt serait toujours un loser, une victime. Ce n'est pas "hilarant", "burlesque" ou "délirant", mais c'est assez sympathique. Un gros bémol (déjà souligné je crois): les coquilles et approximations de traduction. Une incitation à faire l'effort de le lire en anglais?

Mallollo - - 42 ans - 8 avril 2010


Jouissif ! 7 étoiles

Drôle, burlesque, impertinent, tout ce que Tom Sharp sait faire de mieux. Ce livre est un plaisir, une bouffée d'oxygène qui nous laisse un grand sourire une fois la dernière page tournée. Le 2 et le 3 sont de la même veine mais le 4 est un peu décevant. Le livre de trop dans la série des Wilt ?

En tout cas, ça vaut tous les anxiolytiques du monde !

De plus, c'est vraiment bien écrit, alors on ne boude pas son plaisir.

Yann35 - - 48 ans - 31 mai 2009


Hilarant..? 5 étoiles

Pour ma part, je n'ai pas trouvé ce livre si drôle. Les situations sont originales mais pas burlesques et le face à face Wilt/L'inspecteur est davantage rébarbatif que comique.
Pour autant la lecture n'est pas monotone et le livre n'est pas long, mais Tom Shrpe ne m'a pas convaincu et je n'investirai pas dans Wilt 2 !

Franckyz - - 46 ans - 16 janvier 2007


Drôle...sans génie 7 étoiles

Après tout ce qu’on m’avait dit des Wilt, je m’attendais à un bouquin totalement délirant, un peu comme « Le bâtard récalcitrant » du même Tom Sharpe, qui, lui, vaut vraiment le détour.
Mais, n’exagérons pas, j’ai passé un bon moment en lisant cette première aventure d’Henry Wilt. Ce malheureux trentenaire est chargé d’enseigner la culture générale à des apprentis bouchers, électriciens, plâtriers… dans un collège anglais d’enseignement professionnel et il en sort épuisé tous les jours que Dieu fait. Pour ne rien arranger, il est marié à Eva, une femme au caractère peu amène, qui le méprise et lui mène la vie dure. Elle pense être mariée à un raté puisqu’il n’a jamais d’avancement.
Wilt en vient à nourrir une telle haine pour sa femme qu’il passe ses promenades avec son chien à échafauder mille façons de la faire disparaître.
Et un jour, elle disparaît vraiment mais il n’y est pour rien. La police se saisit de l’affaire et quasiment tout le roman relate les interrogatoires loufoques mais inquiétants que Wilt subit…. Pendant ce temps, Eva est avec des amis récemment rencontrés, qu’elle n’apprécie plus vraiment.
Comique de situation, certes.
Une autre critique compare Sharpe à David Lodge. Là, je ne suis pas d’accord. Lodge est drôle, mais ses romans sont tout de même plus fouillés.

Aria - Paris - - ans - 18 novembre 2005


Sharpe ou Lodge même combat ? 8 étoiles

Ce premier opus de la série des Wilt m'a littéralement enchantée, à l'instar de la trilogie "Wilcoxienne" de David Lodge. En effet, j'ai trouvé avec Tom Sharpe la même propension à critiquer la bonne société anglaise et ses stéréotypes. Sharpe a su avec un humour féroce et hilarant mettre le doigt là où ça fait mal: le couple qui se perd, une sexualité à l'abandon, une vie sociale vide de sens, l'ennui du dimanche en famille et la désillusion née d'un travail qu'Henry Wilt idéalisait autrefois. Bref c'est un cumulard que notre Henry et quand il accepte d'accompagner Eva (sa femme, celle qui voit en la méditation transcendantale l'espoir d'un épanouissement futur) chez les Pringsheim il est loin de se douter des péripéties qui l'attendent. Lassé, ivre et remonté contre tous, Henry va s'embarquer dans des situations inextricables où se mêlent une poupée gonflable vaginée, une nymphomane féministe, un bateau devenu radeau de la méduse, un curé alcoolique, du pâté pour chien et des flics boostés au Guronsan qui ne savent plus où donner de la tête.
Bref ce livre est un pur moment de bonheur, extrêmement facile à lire et qui fait rire à voix haute. J'apporterai juste un bémol à cet éloge: la traduction. Il existe quelques erreurs grossières au niveau de la syntaxe, ce qui est gênant tout de même; Wilt devient quelquefois Will, Wils et même Wilf au fil du texte, et au lieu d'utiliser le terme de "conservateurs" pour parler des additifs du pâté pour chien, le traducteur a utilisé le mot "préservatifs"; j'ai cherché une ironie dans le contexte mais non rien, une grossière traduction de mot à mot. Enfin ceci n'occulte en rien la qualité de ce livre de Tom Sharpe que je vous conseille vivement.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 27 septembre 2005


Très bonne série 6 étoiles

La trilogie des Wilt est probablement ce que Sharpe a écrit de plus plaisant. Un quatrième volume est paru en anglais mais n'a pas encore été traduit, je pense.

.ric Dejaeger - Pont-à-Celles - 66 ans - 13 août 2005


à mourir de rire 9 étoiles

Pauvre Wilt !!! Mené par le bout du nez par sa femme Eva, une maniac- hystérique prête à croire tout et n'importe quoi! Ils mènent une vie de couple des plus banales qu'il soit , sans espérer de la part de son boulot une promotion; aux yeux de tous il n'est qu'un loser. Mais un jour tout va basculer car Eva, fait la connaissance d'un couple libéré : "Sally salope" (appellation de Wilt) , une nymphomane et son mari Gaskell pervers à tendance à jouer avec des jeux pour enfants.
Le malheur de Wilt est d'avoir été à cette fête donnée par eux !!!
Cette comédie ( voire farce) est complètement burlesque ! J'ai hâte de lire la suite :)

Ice-like-eyes - nantes - 40 ans - 5 août 2005


Mais dans quel pétrin se fourre-t-il? 8 étoiles

Ah oui! c'est vraiment drôle!

Je pense qu'on appelle ça du "comique de situation": Wilt a l'art de se mettre dans des situations où tout va être contre lui... alors qu'il ne fait jamais rien de mal finalement...
Le pauv'gars quoi!

Sa femme, un peu naïve ne fait pas mieux finalement.

Et ce couple de faux riches hyper libérés: ils m'ont vraiment fait marrer!!

Faut avouer qu'on voit arriver de loin les futurs ennuis de ce cher Wilt. ça semble un peu "facile" parfois...

J'ai bien ri et me réjouit d'avance de retrouver la suite...

FéeClo - Brabant wallon - 48 ans - 15 juillet 2005