Les sept lames, tome 1 : l'antre des voleurs
de David Chandler

critiqué par Deinos, le 15 juillet 2014
( - 62 ans)


La note:  étoiles
Du mouvement de 2ème rôle...
Ce qui caractérise ce roman, c'est 1) son mouvement 2) ses seconds rôles.
Le mouvement donc, vu que l'ouvrage, qui malgré quelques pauses dont certaines un peu inutiles, est bien rythmé, sans réel temps mort... je regretterai un monde esquissé plutôt que peint, mais cela ne nuit pas en soi à ce roman...
Les seconds rôles plus savoureux que le personnage principal, en particulier le dénommé Kemper qui ajoute une touche fantaisiste au récit... récit lui même non dépourvu d'un certain humour...
Ajoutons un aspect très cinématographique, avec des chapitres très courts avec l'usage abusif peut être de cliffhangers là où l'auteur aurait pu faire un tout plus copieux sans des ruptures parfois inutiles.

En gros, un roman qui ne révolutionnera pas un genre dont il joue avec les codes, mais qui offre un moment de lecture agréable et somme toute prenant.

A priori, ce roman est le premier opus d'une trilogie... mais en soi il forme un tout achevé, ce qui me fait me questionner sur le sens de cette trilogie...

Et comment lui donner la note de 3,75 ?
Une intrigue bien menée. 8 étoiles

Les Sept Lames est la première incursion de David Wellington, sous le pseudonyme de David Chandler, auteur connu pour ses récits d'horreur, notamment une série sur les zombies et une série sur les vampires. Avec l'Antre des Voleurs, premier volume de la trilogie, et bien que l'auteur s'amuse à détourner les classiques du genre le scénario n'a rien de bien révolutionnaire en lui-même. Il nous propose un univers où les personnages évoluent en vase clos, mais dans lequel les voleurs sont mis en avant.

Le contexte se déploie sous la forme d'une longue aventure qui fait suite au vol d'une couronne. En effet, le protagoniste principal se retrouve entraîné dans l'aventure du vol pour gagner sa liberté face au maître de la Guilde des Voleurs. Pourquoi ? Comment ? Dans quel but dérober cette couronne invendable ? Toutes ces questions sont au cœur du récit et trouveront leurs réponses petit à petit.


L'histoire qui au début semble simple se révèle au final très compliquée, la vie de notre héros va se compliquer de manière exponentielle, il va affronter des périls ordinaires, mais aussi devoir se mesurer à un sorcier très puissant et affronter les démons que celui-ci a invoqués. Le récit est agrémenté de différentes légendes que l'auteur a réparti tout le long du récit, une manière d'en apprendre plus sur la cité et l'univers qui l'entoure. La topologie de la ville est très bien rendue par les descriptions qui émaillent le récit. Des descriptions bien dosées qui ne surchargent pas l'histoire.


Pour protagoniste principal, l'auteur a opté pour un héros anticonformiste : un simple voleur tout ce qu'il y a de plus banal. Un personnage qui n'a d'autre choix pour survivre que de voler les plus nantis. A l'instar de certaines œuvres, les voleurs et leur organisation tiennent, dans ce roman, une place prépondérante, ce qui permet d'éviter tout manichéisme puisque chaque personnage, du héros au dernier des anonymes, a sa part d'ombre et de lumière. En effet, le protagoniste principal nous apparaît un peu comme un Robin des Bois de la fantasy, les bons sentiments en moins, mais avec le même goût pour l'aventure.

En opposition, l'un des autres protagonistes est un preux chevalier avec un sens de l'honneur frisant la bêtise. Un personnage qui n'entend rien à la pauvreté et au désespoir et difficile à déstabiliser même en lui montrant toute la misère possible. Un chevalier qui est tout le contraire du héros principal, tout droit sorti des contes de fées pour enfant, pourfendeur de dragons et champion des gentes damoiselles.

A ces deux personnages que tout oppose dans la vie, l'auteur a ajouté une touche féminine en la personne d'une jeune fille, au nom enchanteur et qu'il faut sauver d'un horrible sorcier. Les personnages secondaires sont assez bien esquissés, mais manquent malheureusement de profondeur pour que le lecteur puisse s'y attacher.

Dans ce roman l'approche de la magie est particulière, tout comme dans Elric de Ménilboné de Michael Moorcock, l'auteur a effet opté pour des pactes que le magicien passe avec les démons. Une magie à double tranchant car si les démons lui donnent la puissance , ils peuvent également se retourner contre celui qui les a invoqués.

Dans un langage soutenu et une écriture plutôt fluide, l'auteur nous offre une histoire toute simplette, toutefois émaillée de quelques longueurs : en effet, les trop nombreuses descriptions des différents quartiers de la ville, ainsi que les tergiversations des personnages ralentissent parfois l'action. Mais à cela, il faut opposer le fait que l'auteur maîtrise parfaitement les changements de rythme et on doit sans doute à l'humour qui émaille ce récit une facilité de lecture. Le lecteur appréciera également les répliques parfois un peu piquantes de ses dialogues qui pimentent agréablement le récit.


Sans être un chef-d’œuvre à classer au Panthéon, ni du Tolkien, l'Antre des Voleurs est un roman de fantasy à l'intrigue bien menée, aux interactions des protagonistes intéressantes, à l'univers clos bien rendu et à au style bien rythmé qui séduira les amateurs d'action. L'Antre des Voleurs, même si les aventures du héros se poursuivent, est un opus qui se suffit à lui même puisque l'on a à la fin du volume la conclusion de l'aventure débutée à la première page.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 11 juillet 2017