Au nom de l'Autre : Réflexions sur l'antisémitisme qui vient
de Alain Finkielkraut

critiqué par Pavane, le 6 octobre 2003
(Les Lilas - 79 ans)


La note:  étoiles
On ne pourra plus dira, on ne savait pas !
Réflexions sur l'antisémitisme qui vient, c'est le sous-titre de l'essai ! Tout est dit : cet antisémitisme qui prend forme n'est pas "la bête immonde dont le ventre est toujours fécond", c'est à dire la récidive de récidiviste du vieil antisémitisme que le nazisme a définitivement et absolument discrédité. Non ! ce n'est pas celui-là, mais un tout autre et dans la tête et les propos où on l'attend le moins, les antifascistes, les anti-impérialistes, ...bref de cette gauche et de cette extrême-gauche qui a été maintes et maintes fois été l'honneur de la Politique.
Et cela par une équation aussi simple qu'inattendue : Pro-Palestine = AntiIsraël = Antisionisme = anti-Juif, etc,... De glissement en glissement, de raccourcis en raccourcis, à croire servir une juste cause, on se retrouve dans le mauvais camp, celui de toutes les haines !
On peut et doit être contre la politique de Sharon, on peut et doit être du côté des Israéliens qui luttent pour la paix, pour un pays, un territoire et un état aux Palestiens, on peut et peut-être même rêver avec beaucoup d'artistes et de femmes d’Israël à un Etat binational,... Mais l'antisémitisme ! Non ! Elle ne sert pas la cause des palestiniens et de la paix !

A lire et faire lire !
Amalgame... 8 étoiles

Publié en 2003, « Au nom de l'autre » constitue, peu de temps après l'élection présidentielle qui vit le représentant de l'extrême droite française présent au second tour, un vrai réquisitoire contre l'antisémitisme…Une série de « réflexions sur l'antisémitisme qui vient »…
Selon Alain Finkielkraut, une nouvelle forme d'antisémitisme monte en Europe, celle qui consiste à fustiger l'Etat d'Israël et ses dirigeants en tant que racistes, et particulièrement en France qui en serait le fer de lance…
Voici la thèse résumée : le Juif d'aujourd'hui, parce qu'il veut rester Juif, rester Même, refuserait l'Autre ; parce qu'il refuse l'Autre, il est raciste ; parce qu'il est raciste, l'antiraciste le hait. Il est haï « Au nom de l'Autre ».
Hum…
Evidemment, comme toute position, ça se discute… mais ce nouvel amalgame – paradoxal – entre antiracisme et antisémitisme me paraît encore plus osé que celui qui dominait ces derniers temps, qui associait antisionisme et antisémitisme…

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 2 janvier 2013