Avoir Lieu
de Marc Perrin

critiqué par Bluewitch, le 28 juin 2014
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Avoir lieu. Se passer, se produire, exister.
Événement. Histoire commune. "Avoir lieu" est un recueil qui se passe dans notre présent, au sens extrême du terme. Le moment de la lecture prend tout son sens. Textes qui se suivent et se répondent de page en page. Qui coulent, comme des évidences. Comme de l’anodin paradoxalement insolite.

Avoir lieu semble avoir commencé avant la première page et ne pas s’arrêter après la dernière. Réflexions sur l’interaction au monde. Sur les êtres entre eux. C’est la pensée qui passe.

Sous des allures faussement factuelles, la plume de Marc Perrin nous met, en direct, sur les rails de la rencontre écrite.

"Je pense. A la folie. Et à l’amour."

Et sur l’autre page, en miroir :

"Je pense que dans un monde devenu infréquentable la folie et l’amour sont les derniers lieux du possible pour nos vies."

Citer des extraits, c’est un peu omettre le flux continu de ces textes qui prennent place, dans le moment senti de la lecture. Dans leurs longueurs variables, leurs rapidités variables. Leur densité variable. Mais ils existent. Se trouvent un endroit, un espace de rencontre. Un espace de rencontre pour la rencontre. Des corps et des idées, des âmes et des vies.

"Ils disent : la vie à venir ne nous intéresse pas. Le présent est notre seul lieu."

Et cette vérité de se concrétiser dans la voix de l’auteur lors de lectures, dans l’oralité, retrouvailles instantanées de la bouche et de l’oreille.

"Avoir lieu" est un collectif d’instants, de tout de suite et de maintenant. De vivant surtout.