Mathis n'aime pas les maths !
de Anne Lafay, Annie Boulanger (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 1 juillet 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Mathis mate les maths de son voisin et Kalinka cale en calcul
Les éditeurs canadiens tâchent de faire que les enfants en échec scolaire vivent mieux leurs difficultés et que leur enseignants, parents et camarades de classe soient mieux informés des problèmes qu'ils rencontrent afin d'améliorer leurs relations aux autres. On notera que "J'ai mal aux maths" chez Talents hauts (maison hexagonale) est un livre qui évoque les difficultés du point de vue d'une petite fille.

En 2007 les éditions Enfants Québec avaient proposé le titre "Benjamin n'aime pas lire" (que nous avions présenté ici) et sept ans plus tard c'est l'éditeur Dominique et compagnie qui sort l'ouvrage "Mathis n'aime pas les maths".

Le récit essaie de montrer les gênes concrètes qui envahissent à la maison comme à l'école la vie d'un enfant qui rencontre des difficultés avec les nombres ainsi que les stratégies parallèles qu'il met en place pour contourner l'obstacle. Trois pages documentaires sont à destination des parents et enseignants. Si certaines informations sont fort utiles et le fruit d'observations pertinentes, on reste pantois devant la phrase (qui prouve le peu de confiance à accorder à certains tests et études)

« Selon les études, entre 17% et 65% des enfants dyscalculiques sont également dyslexiques »

Les pistes proposées dans "Comment aider un enfant dyscalculique dans la classe ?" sont intéressantes et les orthopédagogues au Québec ainsi que les maîtres en charge de l'aide pédagogique dans l'hexagone les utilisent bien souvent savons-nous de source sûre. Sans vouloir culpabiliser les parents avec des phrases caricaturales du genre "le rapport aux mathématiques, c'est le rapport au père", on aurait pu suggérer l'idée qu'un blocage en mathématiques à l'école élémentaire a un raisonnable pourcentage de raisons d'être psychologique et inciter les parents à aller dans ce sens. Tant qu'à dire que des enfants dyscalculiques peuvent être dyslexiques, c'est empêcher les parents de se rendre compte que du point de vue cognitif leur enfant a des difficultés que l'école "pour tous" ne pourra aider l'enfant à surmonter et qu'il faut pour la France envisager une orientation vers une classe spécialisé au regard du coefficient intellectuel de l'enfant.

Le graphisme dans des couleurs kitch est attrayant et illustre très bien dans un style réaliste les scènes du récit.