06h41
de Jean-Philippe Blondel

critiqué par Chrysostome, le 1 juillet 2014
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Un bon Blondel avec sa narration caractéristique à plusieurs voix
Lundi matin, 06h41. Cécile Duffaut 47 ans, monte dans le train Troyes - Paris après un week-end passé chez ses parents. Visite qui pour elle était plus motivée par le devoir que l'envie. La place à côté d'elle reste vide jusqu'à la dernière minute quand Philippe Leduc, avec qui elle avait vécu une brève histoire d'amour il y a 27 ans, s'assit à côté d'elle. Malgré les années, bien qu'ils aient tous les deux changé ils se sont reconnus, mais font comme s'ils ne se reconnaissaient pas. Il faut dire que leur histoire qui n'a duré que quelques mois s'est terminée sur un épisode qui a changé la trajectoire de leurs vies respectives.

Pour ce roman, Jean-Philippe Blondel utilise encore une fois une technique de narration qui est sa marque de fabrique : celle de prendre alternativement le point de vue de différents personnages. Ici peu importe au final de savoir si les protagonistes vont finir par tomber l'armure et se parler. Le simple fait de se revoir les plonge chacun dans ses souvenirs de leur temps passé ensemble, qui nous est donc révélé progressivement jusqu'à l'événement qui a amené à leur rupture. Rupture sentimentale mais aussi rupture dans leur vie qui les a amenés à ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.

Le roman traite le sujet intéressant des parcours de vie et nous montre comment ceux qui ont tout pour eux à 20 ans ne sont pas forcément ceux à qui tout réussira 27 ans plus tard et inversement. Et comment ces changements peuvent survenir à la suite d'un évènement bien précis. Autre aspect qui me plaît dans ce roman, Jean-Philippe Blondel a cette capacité à donner de la consistance à ses personnages à travers leur ressenti et leurs réflexions, ce qui fait qu'il est facile d'y trouver un écho dans nos vies.
un train peut en cacher un autre… 8 étoiles

Attention : un train peut en cacher un autre, clame la SNCF pour mettre en garde ses voyageurs. Un homme, une femme, peuvent en cacher un(e) autre tout autant, comme dans cette étrange histoire, qui se déroule pendant le trajet d'une heure et trente-six minutes qu’effectuent, de Troyes à Paris, Cécile Mergey née Duffaut et Philippe Leduc. Le hasard, ou le caprice d’un esprit facétieux, fait s’asseoir Philippe à côté d’une belle passagère à l’air conquérant. Il finit par reconnaître en elle cette jeune fille assez quelconque avec laquelle il avait eu une liaison quelque vingt-sept années plus tôt. Elle, a tout de suite identifié ce séducteur impénitent, qui n’avait pas hésité à la plaquer en plein week-end amoureux. Aujourd’hui bedonnant, les traits avachis, le bel et le fier n’est plus si fringant aujourd’hui. Un petit roman attachant, sur les apparences trompeuses et les jeux de l’amour et du hasard...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 11 avril 2020