Perceval ou le roman du Graal
de Chrétien de Troyes

critiqué par Lolita, le 3 octobre 2003
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Le mythe du Graal...
Un jeune Gallois, tenu à l'écart du monde par sa mère, décide de devenir chevalier. Il reçoit un premier enseignement chevaleresque chez Gorneman de Gorhaut puis il s'initie à l'amour avec Blanchefleur. Il arrive ensuite chez le roi Pêcheur où il fait la découverte du Graal. Peu de temps après, Gauvain, chevalier respectable, entreprend également moult aventures. Ainsi par exemple, au château des reines il retrouve son lignage maternel...
Un livre bourré de péripéties, pas désagréable à lire malgré le vieux français mais il est parfois difficile de se remémorer toutes les aventures. Cette oeuvre aborde des thèmes divers tels que la chevalerie, les châteaux forts du Moyen-Age, les dames et les demoiselles... De plus le livre met en relief un jeu de miroir entre les aventures de Perceval et de Gauvain : les deux personnages clés dans la quête du Graal.
Perceval...et Gauvain ! 6 étoiles

Pour aborder relativement aisément ce Perceval de Chrétien de Troyes j’ai eu une double chance. Premièrement celle d’avoir été initié aux récits arthuriens par la lecture de la trilogie de Sophie Laboutin (La grande épopée des chevaliers de la Table Ronde), qui m’a familiarisé avec l’univers il faut le dire très curieux de ces épopées ; et deuxièmement celle d’avoir lu le récit dans une traduction en français moderne de Jean Dufournet (chez Librio), qui restitue une incroyable fluidité au texte, permettant ainsi d’en apprécier toute la poésie sans les obstacles de la compréhension dû au vieux français.

Car le récit est très beau, très onirique, poétique, riche d’un symbolisme tout azimut (la très mystérieuse « lance qui saigne », dans le château du « Roi Pêcheur », magnifique et troublant passage), et rien que pour ça mérite amplement qu'on le découvre. Mais ce symbolisme est présent à l’excès ai-je envie de dire tant on sens bien qu’abondent, sans qu’on les comprennent vraiment, les sens cachés, dans les lieux, les objets et les situations que l’on rencontre. Ainsi, quoique ayant fort apprécié l’élégance du texte, je me suis lassé au bout d’un moment de cette ambiance. La monotonie des situations n'a rien fait pour arranger cela: on a l'impression d'un enchâssement de péripéties qui semblent toujours être un peu les mêmes : rencontre de jeunes et belles demoiselles en détresse qui cèdent en général sous le charme des héros, de chevalier courtois ou au contraire vil, de combats aussi brefs que brutaux, dans des lieux étonnants (le « Gué Périlleux » par exemple).

Un autre problème est que si Gauvain et Perceval, les protagonistes, ont des caractères relativement différents (Perceval en particulier, le « naïf » de service, a des maladresses réjouissantes) et permettent de faire des liens avec la table ronde (j’aurai appris d’ailleurs que Arthur prêtait de temps en temps Excalibur à ses chevaliers, en l’occurrence ici Gauvain), les autres personnages ont tendance à se confondre. Ainsi les femmes ne portent presque jamais de nom. Chrétien de Troyes s’en fiche-t-il, pourvu qu’elles soient belles ? En outre j’avoue que j’ai perdu pieds dans la dernière partie du roman, celle avec Gauvain, qui m’a vraiment semblé sans queue ni tête... Peut-être qu’une fin achevée eût permis de recoller tous les morceaux, mais ce n’est hélas pas le cas, et cela enlève sans doute une grande partie de la cohérence de l’ensemble.

Fanou03 - * - 48 ans - 21 mars 2022


Un livre de chevalerie 6 étoiles

J'ai eu à lire ce livre pour le bac et il vrai qu'au début je n'ai pas été très emballée car ce n'est pas du tout le style de livre que je lit habituellement!! Mais une fois passée la surprise du style (c'est écrit en ancien français et c'est un peu déroutant au début) on s'y fait même si ce livre ne fera pas partie de mes livres préférés . Il est vrai que ce livre devient plus intéressant lorsqu'on étudie un peu plus en profondeur.

Morganedetoi - - 36 ans - 11 septembre 2005


Grandiose 9 étoiles

A la première lecture c'est vrai que l'on s'ennuie un peu... Surtout si l'on n'est pas habitué comme moi à ce genre de livres
Pourtant une fois que l'on a étudié le bouquin de plus près... la deuxième lecture prend tout son sens. Et on peut enfin apprécier cette oeuvre complètement!
alors c'est à lire et à relire!!!!

Clarisse16 - - 36 ans - 1 mars 2005


impression mitigée 6 étoiles

bon ok ce bouquin est imposé au bac Littéraire mais ça n'est pas pour ça qu'il faut en avoir des a priori. Je voudrais dire à Cuné que si le roman n'est pas fini, ce n'est peut-être pas à cause de la mort de Chrétien de Troyes qui n'a pas non plus fini le chevalier à la charrette (il a confié le soin de le terminer à quelqu'un d'autre) ce devait être quelqu'un d'inconstant qui se lassait très vite.
Bref c'est un bon roman si on aime la chevalerie mais j'avoue qu'il est plus intéressant quand on fait des recherches dessus! (si on aime le fantastique je recommande les continuations qui sont nettement mieux selon moi)

Nanapomme - - 37 ans - 22 décembre 2004


la genèse du roman..... 10 étoiles

C'est le dernier livre écrit par Chrétien de Troyes, et on ne connait pas exactement la raison qui le fait se terminer abruptement, en pleine action (sans doute sa mort).
Nous suivons les aventures de Perceval le Gallois, depuis sa fin d'enfance auprès de sa mère, jeune homme totalement ignorant qui découvre un jour la chevalerie et est littéralement ébloui par sa beauté. Il traverse moult péripéties et rencontre Gauvain, dont nous suivrons alors le parcours chevaleresque.
C'est rempli d'action et d'évocations, ça se lit vraiment très aisément et nous transporte dans un autre monde.
Mais je dirais que l'intérêt n'est pas là.
C'est vraiment extrêmement enrichissant et délectable de lire ainsi le premier grand écrivain de notre histoire, et en cela les commentaires ajoutés apportent énormément.
Il est vertigineux de penser qu'avant lui, les livres n'étaient que transcriptions d'évènements historiques ou religieux en latin, maintes fois remaniées et "améliorées", et on trouve ainsi l'explication du terme "roman", livre écrit en langue romane par opposition au latin. Chrétien de Troyes aura été novateur à plus d'un titre, prose et ponctuation, invention de personnages...
Et je suis également fière de penser que la cour des lettrés à l'époque (12° siècle) était principalement située dans le Nord de la France....

Cuné - - 56 ans - 9 août 2004


Coupes et raccourcis... 8 étoiles

...peuvent forcément être utilisés quand on ne veut voir dans ce roman qu'une histoire simplette à rebondissements. C'est oublier un peu trop vite l'importance de Perceval dans l'oeuvre de Troyes et dans la geste Arthurienne. Hélas pour certains lecteurs, Chrétien de Troyes ne se lit pas comme un roman d'aventures. Il doit être lu avec attention, il mérite quelque effort car c'est bien l'un des textes fondateurs en ce qui concerne le mythe du Graal.
Je précise un peu : il est en effet à l’origine de la tradition du Graal, comme objet merveilleux, et les chercheurs ont d'ailleurs émis plusieurs hypothèses à ce sujet. Il se pourrait que le récit de Troyes puise dans les fondements de la légende et de la littérature celtes. A titre d'exemple, le plateau de Rhydderch, qui est l’une des merveilles de Bretagne, était capable de nourrir en abondance son propriétaire et tous ses hôtes tandis que dans le chaudron de Brân, on mettait à bouillir les guerriers morts pour qu’ils ressuscitent et puissent revenir au combat.

Ce n'est pas la seule analogie. Le héros lui-même, Perceval, n'est pas sans rappeler un autre héros, celte cette fois, Finn, dont vous pouvez lire les aventures dans le Cycle de la Branche Rouge, texte fondateur de la littérature irlandaise

Perceval a donc une grande importance. A la fois texte qui est à l'origine du Graal, et héritier des traditions celtiques. Rien n'empêche de lire Perceval dans une traduction en français moderne ou d'aller chercher des explications dans d'autres sources littéraires, la découverte du roman n'en sera que plus passionnante.

Folfaerie - - 55 ans - 21 juin 2004


argh 3 étoiles

Ce livre de quête spiritualo-mystique est aussi passionnant que les aventures de Simplet chez les Indiens. On se bat, on s'embrasse, on se salue, et se trucide, blabla, c'est pas très différent de James Bond, sauf que ça a huit siècles d'âges. Mais c'est pas comme le vin, ça s'est pas bonifié avec le temps. Et même sans doute au contraire de vin c'est passé vinaigre. Le prêchi-prêcha, très peu pour moi, même en vieux français.
Yvain c'est déjà mieux dans le genre.

Bérénice - Paris - 37 ans - 8 juin 2004


génial !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 7 étoiles

sensationnel......
j'ai eu dès le départ des a priori lorsque j'ai eu ma liste de livres à lire j'ai simplement lu le prologue et cru tomber sur un livre ennuyeux et bien je m’étais fortement trompée c'est un livre que je trouve très bien plein d'humour et de combat...
je le conseille vivement

Misstinguette - - 38 ans - 30 décembre 2003


Mythique! 7 étoiles

Pouah! Lolita, tu y es allé un peu fort tout de même!! "pas désagréable à lire malgré le vieux français"! Mais cette langue presque étrangère que Chrétien de Troyes nous lègue est un pur délice! Elle joue pour beaucoup au charme de cette épopée. C'est à la musique, au corps de cette langue vibrante que nous sommes transportés aux côtés des chevaliers du roi Arthur. Pour ma part, Perceval (et ses continuations) méritent bien les trois étoiles que les internautes leur attribuent!

Anonyme - - - ans - 22 octobre 2003