Blackjack, Tome 1
de Osamu Tezuka

critiqué par Fanou03, le 25 juin 2014
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
De chair et de sang
Black Jack est un mystérieux médecin au visage balafré. Chirurgien de génie, c’est un paria qui exerce dans la clandestinité et ses patients paient ses interventions au prix fort. On fait le plus souvent appel à lui dans les cas désespérés ou pour des opérations pour lesquelles on souhaite la plus grande discrétion.

J’ai découvert avec beaucoup de curiosité ce premier recueil des aventures de Black Jack, qui est considéré comme une des séries de référence d’Osamu Tezuka. Le manga est constitué d’une dizaine de courtes histoires dans lesquelles Black Jack est confronté à des situations complexes aussi bien du point de vue médical que du point de vue éthique.

Le dessin est plutôt simple et assez daté. On est frappé malgré tout dès les premières pages, par l'écart entre ce graphisme (qu’on pourra trouver presque "enfantin") et le propos des histoires qui s’avère d’une certaine noirceur. La mise en page, nerveuse, sert bien la dynamique et l’ambiance des différents récits.

Osamu Tezuka utilise un certain réalisme médical, mais c’est l’ambiance éminemment fantastique qui domine malgré tout. La question du corps et de l’âme est au centre des préoccupations de l’auteur. D’ailleurs certaines histoires de Black Jack, mettant en scène des corps démembrés et reconstitués, ne manquent pas de faire écho à des ouvrages fantastiques connus traitant du même thème. Tout cela donne un côté très organique à des histoires globalement plutôt sombres.

À travers les péripéties du ténébreux chirurgien, ces histoires, qui, nous renvoient sans cesse à la fragilité de notre enveloppe corporelle, nous questionnent également sur l’identité et la nature de l’humanité.