Entre courir et voler il n'y a qu'un pas papa
de Jacques Gamblin

critiqué par Miller, le 1 octobre 2003
(STREPY - 68 ans)


La note:  étoiles
Vous m’entendez, vous m'attendez !
Rappelons, au passage, que l’auteur est aussi comédien, il tourne avec Claude Lelouch etc. En homme d'affaires drag queen dans Pédale douce, etc... En 2002, il reçoit le prix d'interprétation au festival de Berlin pour Laissez-passer de Bertrand Tavernier.

Revenons au romancier. Le personnage du livre est un Buster Keaton, qui traverserait l’écran, le déchirerait,
et se retrouverait dans la vraie vie, en train de courir sur une route à 4 voies. Avec un slip en Lycra. Sa femme va accoucher, et depuis qu'elle est enceinte,
selon lui, toutes les
bagnoles tirent à droite. Toutes.
Il consulte. Un garagiste, un psychiatre. Tout va bien. Vous n'avez rien. Alors il cavale, sa femme accouche, il court sur une route parce qu’il va être Papa qu'il a 40 ans et
statistiquement
plus de temps à perdre.
Gamblin écrit : « … Je pensais plus vite que je ne courais et je voulais courir plus vite encore pour oublier vraiment tout ce que je pense et que j’étais en retard. Peut-être.sans doute… depuis mon premier pas. Depuis toujours. Et pour me dire avec la course je rattraperai le temps que j'ai perdu avec la voiture et ne plus faire que ça. Être dehors et courir pour rien. Surtout pour rien. Je ne pouvais pas expliquer. Parce que courir pour rien c'est bien je me disais mais courir pour quelque chose c’est pire.. » Il arrive à la maternité il coupe le cordon. Il continue. Devenu père il voulait rattraper son père avant qu’il ne soit trop tard. Il court dans la vie avec sa vie.
Un semi-marathonien qui confond les heures et les kilomètres.
Suivons-le, ça vaut le coup. Un roman qui surfe avec une poésie hilare sur une certaine forme d’absurde. Et l’absurde, on le sait, n'est qu’une réalité démasquée.

meilleur acteur qu'auteur 3 étoiles

Un peu déçue... Peut-être que ce roman n'est destiné qu'aux hommes ? Moi, je n'ai pas accroché. J'étais d'autant plus désappointée que je n'ai acheté le livre QUE parce que l'acteur me plaît énormément. Je le trouve brillant. Par contre, sur le plan littéraire, j'ai un doute ! Je ne dis pas que c'est mauvais, je ne me le permettrais pas mais je pense qu'il ferait mieux de s'investir davantage dans le monde du cinéma.

Sa course contre la montre associée à la naissance de son enfant ! C'est bien un homme pour romancer cette aventure de cette façon-là... Mais pourquoi pas après tout ? Je vous le laisse !

Au plaisir de vous revoir... au cinéma, cher Jacques Gamblin !

Critique - Trets - 63 ans - 28 janvier 2007