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Hélie de Saint Marc critiqué par JulesRomans, le 25 juin 2014 La note: 
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| La France sans 1er REP. Et ça, c'est d'la faute à qui donc? C'est pas la faute à Napoléon, c’est la faute à Hélie de Saint Marc. | |||||||
| La BD "Hélie de Saint Marc" ouvre sur le camp de concentration de Langestein et on s’aperçoit que le narrateur est Hélie de Saint Marc ; à la page suivante on passe à la tenue du procès pour rébellion. En effet, en tant que chef à titre provisoire, du 1er REP il a précipité ce dernier dans le soutien du putsch des généraux d’avril 1961. On va ensuite suivre la vie de Hélie de Saint Marc de façon chronologique telle qu’il l’a racontée dans ses mémoires "Les champs de braise", toutefois dans la BD il est interrogé par un journaliste venu l’interviewer au moment de la sortie de son livre. Ce qui frappe c’est l’enchaînement des circonstances qui l’entraîne là où il n’aurait jamais dû aller. Il est arrêté en voulant franchir la frontière espagnole pour aller se battre avec la France libre et les Allemands le déportent à l’été 1943. Rentré en France, il devient officier et part en Indochine où il commande au Tonkin des supplétifs de la minorité tho, l’ouvrage joue sur l’ambiguïté dans l'esprit du narrateur en les nommant "partisans". La page 24 montre qu’en Indochine comme plus tard en Algérie, c’est au pied de la lettre que la propagande française est reprise par lui. Ainsi sont niés les intérêts économiques des entreprises françaises qui nécessitent le maintien d’un ordre colonial pour reprendre une phrase de de Lattre disant que la Guerre d’Indochine était la guerre la plus désintéressée que menait la France depuis les Croisades. Pour l’Algérie c’est la justification (du bout des lèvres) de la torture pour éradiquer les attentats or l’historien sait qu’il y avait une autre voie. À Alger, le 4 juillet 1957, Germaine Tillion (ancienne déportée) rencontre clandestinement Ali la Pointe et Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome d'Alger (ZAA) durant la bataille d'Alger, pour tenter de mettre fin à la spirale des exécutions capitales et des attentats aveugles. Si le gouvernement français avait arrêté l’utilisation de la guillotine, les nationalistes algériens auraient arrêtés les attentats. Attentats du FLN qui firent bien moins de morts que ceux de l’OAS. Page 56 on fait dire à Hélie de Saint Marc de ses juges qu’ils n’ont rien compris. Ce qui frappe l’historien, c’est que notre personnage Hélie de Saint Marc n’a pas compris que la façon dont l’armée française puis l’OAS ont agi ne pouvait déboucher que sur une indépendance avec des communautés devenus irréconciliables. Que soient très bien transcrites les pensées qu’exprimait Hélie de Saint Marc, on n’en doute pas; permettre à des gens de comprendre sur quels idéaux cet homme agit, est fort louable. Ce qui est gênant c’est qu’il n’y ait pas de pages documentaires pour éclairer les évènements que rapporte le personnage. Par ailleurs esthétiquement on est dans un dessin fouillé, avec une mise en page dynamique, des couleurs prises vraisemblablement dans des encres lumineuses. Cette BD est un excellent document car elle porte par des mots et des images l’idée que se faisait de l’empire colonial nombre d’officiers. Voilà mis à la portée d’un grand nombre et de façon très attrayante un témoignage d’un homme engagé. Les trois dernières pages présentent le poème "Que dire à un jeune de 20 ans?" qui est le testament spirituel de l'homme Hélie de Saint Marc. C’est une vision d’une époque qui garde des nostalgiques, mais on aura intérêt à en donner aussi une autre aux jeunes et ce pourrait être celle de Germaine Tillion, qui en matière d’amour de l’Algérie et de ses communautés d’avant l’indépendance n’a de leçon à recevoir de personne. On incitera donc les adolescents à lire "Germaine Tillion, un long combat pour la paix" de Janine Teisson (livre présenté sur ce site). La BD "Avec Hélie de Saint Marc" de Patrick de Gmeline (Scénario) et Guillaume Berteloot (Dessin) a un côté plus didactique et militant que "Hélie de Saint Marc", on verra ce que nous en disions sur ce site. |
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