Mal de Terre
de Frédéric Lenoir, Hubert Reeves

critiqué par Maya, le 20 septembre 2003
(Eghezée - 49 ans)


La note:  étoiles
C'est grave, Docteur?
La Vie a la peau dure, elle l'a déjà prouvé. Mais la vie humaine? Le réchauffement de la Terre est en route, nous pouvons encore l’arrêter, ce sera dur, cela demandera des sacrifices mais il y va de notre
survie. Sinon la Vie, si elle y arrive, continuera sans nous. Un des scénarios est bien entendu l'extinction pure et simple de l’espèce humaine. Mais même ainsi, notre pauvre planète n’est pas certaine de s’en sortir.
En un prologue et sept chapitres, Hubert Reeves, interrogé par Frédéric Lenoir, nous dépeint les situations passées, présentes et à venir. Le constat est alarmant. Et la situation semble d'autant plus désespérée que tous les éléments sont intimement liés. Mais Reeves est optimiste et il faut le suivre. Si l'Humanité s'unit, on peut encore sauver les meubles. Utopie? Il faut espérer que non car c'est notre seul chance.
La sauvegarde de la planète est cruciale mais elle ne se fera que par la résolution de problèmes majeurs: la misère, la faim, l'éducation, le désarmement, l'énergie... Et pas juste au niveau de notre petite vie mais au niveau planétaire et pour des millénaires. Nobles causes, non?
Le progrès de la raison éclairée 10 étoiles

Un essai qui offre une bonne approche des problèmes auxquels l'humanité et son environnement sont confrontés. Ce n'est pas l'effet de serre et le changement climatique que cela entraîne qui sont inquiétant - la terre a connue plusieurs changements climatiques au cours de son histoire - mais la rapidité à laquelle ces modifications importantes se sont déroulées au cours des dernières décennies. Bien que certains feignent de l'ignorer, il n'est plus possible d'affirmer que l'activité humaine n'a pas d'impact sur le changement climatique.

Hubert Reeves rejette l'idée du tout nucléaire, au titre que rien n'est prévu pour le traitement des déchets qui sont amenés à croître proportionnellement aux nombres de centrales nécessaires pour assurer les besoins énergétiques des futures générations. Le coût du traitement des déchets n'est pas intégrer dans le prix, soit disant modique, du kw/h. Et pourtant c'est ce prix qui est l'argument majeur du lobby du nucléaire. Ce sont nos petits enfants qui payeront la facture. Tout cela parce que les politiciens raisonnent à cour terme, préoccupés essentiellement par les échéances électorales, tandis que les industriels comptabilisent les dividendes engrangés, alors qu'il est impérieux de considérer les décisions prises aujourd'hui comme un engagement pour la pérennité de l'espèce humaine.

Ajouter à cela la raréfaction de l'eau douce, l'épuisement des ressources naturelles et des énergies non renouvelables, la famine chronique qui frappe l'Afrique Subsaharienne et l'Inde, la pollution par les pesticides, les produits chimiques, les gaz à effet de serre, etc. Le fossé grandissant entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres. Le bidouillage irrationnel du vivant (OGM), la destruction systématique de la biodiversité (disparitions d'espèces animales).

Sur le tableau noir de ce monde enferré dans une logique du profit maximum, du progrès comme seul source de bonheur, l'auteur établi à la craie blanche l'équation de la raison retrouvée, qui seul peut nous permettre d'enrayer les catastrophes à venir. Rien n'est encore perdu, il dresse une liste non exhaustive des pistes à suivre pour sortir de l'impasse, il s'appuie pour cela sur les nombreuses initiatives prises au niveau local et international afin de trouver des solutions intelligentes susceptibles d'empêcher que la terre ne se transforme en un gigantesque Titanic.

Ici il n'est pas question d'être contre le progrès, mais plutôt d'inverser la tendance mercantile et cynique qui prévaut, en passant de la raison du progrès aveugle au progrès de la raison éclairée.

Heyrike - Eure - 57 ans - 28 octobre 2007


Mal de terre 10 étoiles

C'est la nouvelle orientation "écologique" de Hubert Reeves. Solides arguments scientifiques pour nous rappeler que la race humaine est toute jeune et plutôt turbulente, prête à épuiser les réserves de la planète en un rien de temps. Elle sera sans doute remplacée par les fourmis et les arachnides, dont le cerveau est nettement moins développé mais qui sont plus résistants à tout

Lauretta - Paris - 63 ans - 9 avril 2004