Qui veut débarbouiller Picasso?
de Claudine Aubrun

critiqué par JulesRomans, le 23 mai 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Qui débarbouilla Picasso enfant avec du vin de Malaga?
"Qui veut débarbouiller Picasso?" est un très court roman d'environ 2 500 mots qui nous permet de nous interroger sur les conditions de réalisation de "Le gobeur d'oursins" un des tableaux de Picasso. On a essayé de dérober cette œuvre et un jeune garçon Nino va essayer de retrouver la personne sur qui ce tableau faisait tant d'effet.

Ce tableau a une particularité qu'il partage avec certaines productions d'autres artistes. Nino va mieux saisir pourquoi certains, au regard des possibilités offertes par l'infrarouge combien ce tableau peut susciter l'intérêt de certains. Pour des raisons de droit, on ne voit malheureusement ni le personnage du tableau (un pêcheur en maillot rayé) ni l'être qui est en lien avec cette œuvre.

Une note explicative dit presque l'essentiel de ce qui a servi de point de départ à l'intrigue. Toutefois, afin de donner plus de ressort à l'action principale, on aurait aimé voir citée ou repris l’idée formulée par Danièle Giraudy (ancienne conservatrice du musée d'Antibes) « L'œuvre, que l'on croyait perdue, appartenait aux réserves du musée. En fait, Picasso, en manque de toile, s'était servi sur place. Nous avons ainsi découvert qu'il employait des peintures de la marque Ripolin que les pêcheurs utilisaient pour leurs bateaux ». Par ailleurs si on devine que l’action est à Antibes, le raconter de façon explicite n’aurait pas été inutile.

On notera que, dans cette collection, l'auteure s'était déjà intéressée à la main de Charles Perrault. Si l'intrigue est aussi enlevée et l'écriture aussi fluide qu'avec "Qui veut débarbouiller Picasso?", nul doute que cette énigme policière doit être aussi un joli conte...

Pour les contemporains de Picasso "se débarbouiller", c'était "se nettoyer le visage", d'où notre titre. Pour les adolescents est sorti récemment un roman policier "Elle posait pour Picasso" de Béatrice Égémar.