L'histoire du pays de Liège
de Toussaint Pirotte

critiqué par Catinus, le 3 mai 2014
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Grand effroi !
L’histoire de la Principauté de Liège n’est, hélas et pour l’essentiel, qu’une longue liste de guerres, de massacres ; le sang coule en abondance tout au long des siècles, sans discontinuer, pour asseoir le pouvoir - oh combien éphémère ! - de quelques princes évêques, de seigneurs de guerre, d’hommes politiques. Mais était-ce meilleur ailleurs ? Une liberté bien chère payée …

Les extraits qui suivent ne sont que des exemples ; ils fourmillent tout au long de ces 220 pages. Misère ! ( parfois, y a pas de quoi être fier d’être liégeois ! )

Extraits :

- ( guerre contre le duc de Brabant) Aussitôt commença un horrible massacre : pendant quatre jours, on pilla, on tua sans relâche : on n’épargna ni les femmes, ni les enfants, ni les vieillards. Les églises même devinrent le théâtre des scènes les plus barbares et les plus scandaleux ( mai 1213). La brutalité et la cruauté des soldats furent poussées à tel point qu’un grand nombre de femmes se précipitèrent dans les eaux de la Meuse pour ne pas tomber entre leurs mains.

- ( la guerre de la vache en 1276) La guerre de la vache amena des ravages sans fin et coûta la vie à plus de quinze mille hommes .

- ( les jours qui suivirent Le Mal Saint-Martin ) Il fallut bien des jours avant que tout ne rentrât dans le calme et dans l’ordre et, pendant des jours, Liège fut témoin de scènes d’une effroyable férocité. Les nobles furent traqués comme des bêtes fauves ; leur tête fut mise à prix. On donnait cent livres pour celle d’un baron et cinquante pour celle d’un écuyer ! On ne respecta ni l’âge ni les infirmités. Des vieillards impotents furent lancés par les fenêtres et s’écrasèrent sur le pavé.

- ( bataille d’Othée le 23 septembre 1408 ) Mais l’élu se montra sans pitié : ni la pensée des 26.000 cadavres qui couvraient les terres d’Othée, ni la vue de tout un peuple prosterné à ses pieds, rien ne put l’émouvoir. (…)

- ( destruction de Liège par Charles-le-téméraire, 30 octobre 1468) On donna l’assaut. La ville fut prise et livrée au pillage. L’élite des habitants s’était enfuie ; le reste fut traité avec la plus grande barbarie. Plusieurs milliers d’hommes furent égorgés, des milliers de femmes et d’enfants précipités dans la Meuse ! (…) Des auteurs portent à quarante mille le nombre de victime de cet horrible massacre. (…) De cette ville si riche, si fière, si orgueilleuse, il ne resta que l’antique cathédrale, quelques églises et quelques demeures de prêtres !