L'homme qui n'aimait pas les armes à feu, tome 2 : Sur la piste de Madison
de Wilfrid Lupano (Scénario), Paul Salomone (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 27 avril 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Un autre rêve américain…
Byron Peck, avocat au barreau de Los Angeles, reprend des forces en compagnie de son secrétaire danois Knut Hoggaard, gravement blessé par son amante et par ailleurs épouse du premier, la sulfureuse Margot de Garine. Quelques jours plus tôt, celle-ci parcourait la même liaison ferroviaire pour tenter de récupérer de précieux documents qu’elle avait subtilisés à Knut, avant de se les voir dérober à son tour lorsque son train fut attaqué par une bande de bandits Mexicains. Etant parvenue à retrouver ces derniers, Margot séduit leur chef et l’accompagne jusqu’à leur repaire, suivie par Byron et Knut qui tenteront de récupérer le butin à coups d’explosifs. C’était sans compter sur ce vieil indien en apparence sénile et inoffensif qui prit tout le monde par surprise en s’enfuyant avec les fameux documents. Sur le point de se débarrasser de son épouse, l’avocat et son secrétaire en sont empêchés par Tim Bishop, un jeune homme un peu simplet qui n’a d’yeux que pour la belle. Celui-ci, après avoir mis en déroute les deux hommes, part ainsi en compagnie de Margot sur les traces de l’Indien.

Après un premier épisode assez conventionnel d’un point de vue narratif, c’est bien ici que les choses commencent à se corser. Le récit effectue des allers et retours entre présent et passé afin de révéler l’origine d’une course poursuite dont l’enjeu est un document explosif pouvant remettre en cause la constitution des Etats-Unis d’Amérique… rien que ça !

Si les scènes au présent se déroulent dans le désert d’Arizona, le récit au passé a pour cadre un Los Angeles huppé et européanisé avec demeures cossues et toilettes raffinées, le tout superbement mis en images. On apprend ainsi comment la belle Margot a réussi à se mettre à dos son époux et son amant, ainsi que le contenu du fameux document qui semble être la cause de cette lutte à mort. Ce tome permet également d’approfondir la psychologie des personnages, en contraste avec le précédent où ils apparaissaient assez superficiels. On découvre un Byron plus tourmenté qu’il n’en avait l’air, réalisant que son égoïsme n’avait fait que servir les grandes compagnies au détriment des petites gens qu’il avait contribué à mettre sur la paille. Le géant Knut quant à lui s’exprime intelligiblement et n’était pas encore devenu une « brute » incapable d’énoncer une phrase… Margot enfin révèle toute l’étendue de sa cupidité et de sa cruauté, à la hauteur de charmes qu’elle est prête à déployer dans le seul but d’arriver à ses fins.

Un épisode qui vient donc confirmer l’intérêt d’une série au scénario ambitieux, dont on se prend à rêver qu’il soit tiré d’une histoire vraie… je ne peux en dire plus sous peine de spoiler mon avis. Je peux juste dire que j’ai très envie de connaître la suite, même en sachant que cela ne se terminera pas comme je l’aurais souhaité… à moins bien sûr que Lupano ait prévu de faire une uchronie !