Verre et cendres
de Ann Syréhn Tomašević

critiqué par Yotoga, le 26 avril 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
Un siècle une femme
Dans ce livre, deux histoires se suivent en parallèle : celle d’Amanda, qui enquête sur la vie de Lili, qui a perdu son amant suicidé et n’a pas eu d’enfant ; et celle de Lili née en 1884 à Mulhouse, dans une famille bourgeoise avec deux frères, un jardinier, une cuisinière et une nounou.

Pour son mariage avec un partenaire professionnel de son père, Lili partira à Vienne et y rencontrera Freud, elle rentrera en France pendant la première guerre mondiale et la guerre forcera les femmes à prendre des responsabilités diverses, celle du jardinier et de la cuisinière par exemple. Lili mettra la main à la pâte, et changera de milieu social. Divorcée elle trouvera l’amour auprès d’un juif polonais à Berlin, dans les années 20. Là, elle profitera de la vie bourgeoise berlinoise avant qu’ils émigrent aux Etats Unis pendant la période de la prohibition et achètent un hôtel à New-York. Jusqu’à la crise financière de 29, ils vivent dans le luxe de la upper class. Puis, elle se retrouve seule avec son fils dans les années 30 et la pauvreté la fait de nouveau changer de milieu social, remariée à un agriculteur dans l’Amérique profonde. En 1938, elle retourne à Vienne pour faire sortir une amie juive et travaille ensuite pour la croix rouge après la guerre.

Le livre est intéressant sur les parallèles entre la vie de cette femme et le siècle tourmenté politiquement. Ses hauts et bas entre les niveaux sociaux représentent les hauts et bas de notre histoire. L’auteur positionne habilement quelques intérêts culturels de l’époque, on retrouve l’attention pour le Jazz dans le Cotton club des années 20, ou l’enjeu de la cinématographie dans les débuts hollywoodiens, ainsi que les évolutions technologiques comme dans l’aviation et la première traversée de l’océan par une pilote.