Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s'annonce
de Lola Lafon

critiqué par Rotko, le 10 avril 2014
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
"la prochaine fois le feu" ou "l'insurrection qui vient".
Le titre : "nous sommes les oiseaux de la tempête qui s'annonce " vient d’une citation/avertissement de Voltairine de Cleyre pour le martyr August Spies, anarchiste exécuté en toute illégalité après les émeutes de Haymarket Square en 1887.

Les femmes vont mal ! L’une, très active dans le tissu social détricoté, a eu un malaise qui désole sa « presque soeur » ; celle-ci, en proie aux traumatismes d’un viol, fait équipe avec une troisième, passionnée de cinéma, et révoltée contre une société répressive. Ensemble elles pondent des textes poétiques, désespérés et/ou subversifs, se lancent même dans des actions de représailles individuelles ou collectives.

Toutes trois se sentent victimes de l’Ordre ambiant, qui paralyse leurs élans, leurs vocations de danseuses éprises d’essor. Les injustices passées, dénoncées déjà par les féministes américaines du XIXe, les amènent à passer à l’acte contre une société sécuritaire. Elles font école, et leurs initiatives suscitent des émules. Mais tracassent les autorités.

On retrouvera sans peine des allusions à des enfermements contemporains, une justice aveugle, une police répressive, un régime autoritaire, un discours psychologique ou psychiatrique mutilant.

En filigrane aussi, on reconnaît des groupuscules contre lesquels l’État, faute de griefs établis en droit, invente des terroristes au sein de communautés rurales, coupables d’avoir publié des analyses lucides d'une société à détruire….

C’est donc dans une optique libertaire, que les trois filles se lancent à corps perdus, nouvelles « Thelma et Louise », refusant le rôle réservé aux femmes, ouvrant portes et fenêtres pour agrandir leurs espaces.

« Les plus grandes aventures des femmes se vivent entre quatre murs, maison, club de gym, bureaux, magasins, ou dans ce corps toujours resserré et raffermi de régimes. »

Même si les épisodes paraissent parfois décousus, le texte frappe par le désespoir des situations, la quête d’un langage et d’une expression libératrice.

L’émotion naît de ce désir de « secouer les cordes qui entravent les danseuses », et de ces destins d’oiseaux assoiffés de ciel qui courent le risque de chutes tragiques.
Dérives autour d'une raison de vivre 4 étoiles

Le livre raconte l'histoire de la narratrice, danseuse classique roumaine venue travailler en France qui est amie avec une autre femme, Émilienne surnommée Émile qui s'occupe de sans-papiers et qui vient de faire une mort subite par arrêt cardiaque. L'une parle à celle qui est dans le coma de leur rencontre et on s'aperçoit progressivement de leurs points communs. Une 3e femme en révolte active apparaît ensuite dans le récit. Elles cherchent toutes les 3 la vérité de leur existence de manière différente.

L'histoire de ces personnages assez fantasques ne m'a pas intéressée. Peut-être n'avais-je pas la tête à lire ce livre qui exprime des malaises existentiels à ce moment-là.

IF-0215-4318

Isad - - - ans - 28 mars 2015