Globi, le paysan futé
de Jürg Lendenmann (Scénario), Samuel Glätti (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 9 avril 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Le perroquet Globi en bleu de l’agriculture biologique
En 1896 un grand magasin de Zürich décide de changer de nom et de s’appeler Globus, pour célébrer son 25e anniversaire le responsable de sa publicité J. K. Schiele fait appel au dessinateur Robert Lips et en 1932 sortent les premières aventures de "Globi". Dans le dernier tiers du XXe siècle, d’autres magasins Globus s’installent dans une quinzaine de villes suisses, dans toutes les aires linguistiques.

"Globi" et ses dessinateurs successifs sont totalement absents de toutes les encyclopédies sur la bande dessinée, alors qu’il s’est vendu environ dix millions d’albums de cette série. Il sort un nouveau "Globi" par année depuis 1935. Des jeux sur interner autour de ce héros sont proposés sur http://www.globicity.com/ et depuis décembre 2008, la ville suisse de Engelberg (dans le canton d'Obwald ) accueille parc à thème autour de Globi.

D’abord sans paroles, les histoires de "Globi" se présentent depuis 1938 avec un texte en vers à gauche et un nombre de vignettes (souvent six) sans parole à droite. Une bonne part des récits livrent un sens général uniquement par les images. Sur les 84 albums disponibles en allemand, une douzaine ont été traduits en français (le premier en 1945) et six en anglais. Globi est un perroquet bleu qui s’est progressivement de plus en plus anthropomorphisé.

La philosophie des histoires a bien évolué en plus de quatre-vingt-ans. Un peu comme les premiers volumes de "Tintin" portaient nombre de stéréotypes discriminatoires, le contenu de "Globi", en se voulant éducatif après la Seconde Guerre mondiale, tâche de faire découvrir assez souvent certains aspects méconnus d’univers particuliers mais proches que les enfants connaissent peu ou prou dans leur vécu ou par les images (l’école, la poste, l’aéroport, l’hôtel, le zoo, le journalisme sportif...). Cette rencontre n’est pas gratuite car il s’agit de faire porter dans la fiction les valeurs de l’écologie, du respect des différences et de la convivialité. La préface, confiée à un personnage par exemple de la société politique ou du monde scientifique en rapport avec le thème et les deux pages documentaires de la fin de l’album s’adressent vraiment aux enfants qui veulent mieux comprendre le sujet abordé dans le récit fictionnel.

Avec "Globi le paysan futé" on découvre non seulement la culture biologique en Europe mais aussi en Afrique où le héros se rend pour quelques temps. On retiendra cette strophe :

« En contemplant le champ de blé,
Globi se sent vraiment comblé.
Il a planté trois variétés,
Rien ne vaut la diversité ».