Mousquetaires !
de Auteur inconnu

critiqué par JulesRomans, le 16 avril 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Si le mousquetaire n'est pas sans peur et sans reproche, le catalogue d'exposition ne mérite aucun reproche
"Mousquetaires" est le catalogue d'une exposition qui se tient au Musée de l'armée du 2 avril au 14 juillet 2014.

L'ouvrage permet de faire le point sur divers aspects de la réalité de la vie d'un mousquetaire en général ou un mousquetaire connu en particulier. Ainsi nous propose-t-on page 105 une comparaison entre la date et le contenu des événements développés par Alexandre Dumas dans "Les trois mousquetaires" et par les historiens. Ainsi apprend-on que Buckingham fut bien assassiné par le puritain Felton le 23 août 1628 et que la présence des Anglais dans l'île de Ré date du 21 juillet 1627 (ce que nous dit pas le roman qui démarre le 10 septembre de la même année).

Dans les pages avoisinantes des portraits d'Anne d'Autriche et du duc de Buckingham nous sont proposés. Ce dernier est peint par Paul Rubens vers 1625, or le peintre fut lui-même sinon espion, comme il nous est dit, du moins agent espagnol informant des dangers qui pèsent sur l'alliance franco-espagnole du fait du rapprochement franco-anglais dont le mariage de Charles Ier avec Henriette (fille de Henri IV et Marie de Médicis) était le gage (page 94). Bien entendu divers ferrets de l'époque et des gants ayant appartenu à Anne d'Autriche sont révélés.

L'ombre de d'Artagnan pèse beaucoup et la mise en images de l'arrestation de Fouquet par François Place, avec un commentaire de Jean-Christian Petitfils est proposée en huit pages (à partir de la page 183). L'ensemble de l'action se passe à Nantes et quasi exclusivement dans les intérieurs et extérieurs du château. Ailleurs dans l'ensemble des hypothèses autour de l'identité du Masque de fer, l'opinion personnelle de Jean-Christian Petitfils est d'ailleurs développée au milieu d'autres (pages 192 à 201), l'illustration est une fois de plus remarquable avec la reproduction pleine page de masques en métal des XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle (à partir de la page192).

Des vues partielles ou d'ensemble de villes ou de fort de l'époque sont présentées comme Montauban (avec Richelieu accompagné des gardes du cardinal) ou Exiles (dans le Piémont, une citadelle française durant environ trois siècles).

En plus d'une copieuse bibliographie et des premières pages (où entre autre un ancien citoyen russe, vivant aujourd'hui en Israël explique l'importance que prit dans ses loisirs la trilogie autour de d'Artagnan), on est en présence de dix chapitres traités par des historiens, historiens d'art ou conservateurs de musée. Ils ont pour titre : Alexandre Dumas historien militaire, l'enfance du miracle genèse de l'oeuvre, les vrais mousquetaires, intrigues à la cour de France, de l'île de Ré à la Rochelle, le corps des mousquetaires académie du gentilhomme, le véritable d'Artagnan, le siège de Maastricht et la conduite de la guerre au XVIIe siècle, les mousquetaires du roi (1715-1814), le Paris de Dumartagnan. La conclusion de François Lagrange s'intitule "Variations mousquetaires sur un thème trifonctionnel".

La lecture de cet ouvrage trouvera un heureux prolongement non seulement dans la visite de l'exposition "Mousquetaires" mais aussi dans celle du "musée de d'Artagnan" à Lupiac dans le Gers (http://lemondededartagnan.fr/SITE/FRA/…) et celle du musée des ducs de Bretagne à Nantes.