La guerre d'Eliane
de Philippe Barbeau

critiqué par JulesRomans, le 12 avril 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Éliane, le Loir et les Percherons
L’ouvrage "La guerre d’Éliane" est un roman historique qui permet de s’interroger sur le vécu d’un million de personnes. C’est en effet le nombre d’orphelins français que l'on comptabilise à l'issue de la Première Guerre mondiale. Ils sont les enfants de 600 000 veuves lorsqu’ils n’étaient pas déjà orphelins de mère car ce dernier cas existe, je l’ai rencontré (avec ma grand-mère).

Comme pour "Un frère d’Amérique : 1917-1919", Philippe Barbeau choisit de situer son action dans le Loir-et-Cher, même si on quitte les environs de Romorantin au sud département pour un village de ce département qui appartient à l’ancienne province du Perche.

Joannès Prudhomme le père d’Éliane n’est pas mobilisé tout de suite et il ne quitte son café que vraisemblablement début 1915 quand est revue la situation des réformés. Il part au 30e régiment d’artillerie, ce qui aurait dû lui permettre d’être épargné par la mort. Toutefois il succombe le 3 juillet 1916 non loin du fort de la Pompelle près de Reims. Lorsque les habitants de Mondoubleau apprennent la signature de l’Armistice, Éliane ne participe pas à la joie qui s’empare du village.

Le récit met bien en valeur les sentiments qui agitent durant toute la période de la Grande Guerre, la jeune héroïne qui a six ans au moment de la déclaration de guerre. Par contre les données matérielles de la vie au village ou des conditions de scolarité sont développées à minima. L’on sait que l’album "Tache d'encre" de Stéphane Millerou et Quitterie Laborde s’est remarquablement clashé à dépeindre le climat scolaire durant la Grande Guerre. Une création en littérature de jeunesse, au contenu nuancé mais conséquent, reste à proposer pour aborder les activités réalisées en classe durant la Grande Guerre dans le domaine de la fiction.