Du sang sur la Baltique
de Viveca Sten

critiqué par Klein, le 5 avril 2014
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Un bon polar suédois
Attention, au début, le nombre de personnages (avec leurs noms suédois) peut rebuter. Mais au delà de cette (petite) difficulté, il y a un très bon polar. Avec la découverte d'un milieu inconnu : les régates. Les bateaux et la mer sont très importants dans ce livre.
"Alors que les plus beaux voiliers sont rassemblés à Standhamm pour le départ de la très populaire régate estivale, le coup de feu du départ retentit. Au même instant, le brillant avocat Oscar Juliander s'effondre, abattu d'une balle en pleine poitrine." 4ème de couverture.
A vous de trouver l'assassin. Cela ne devrait pas être compliqué : la scène est filmée par la télévision, il y a des tas de témoins. Et non, tout n'est pas si simple.
Scénario bien ficelé, belle écriture.
A votre tour de lire ce sympathique polar
L'aristocratie suédoise 7 étoiles

Encore une fois, ça ressemble à du Camilla Läckberg. Viveca Sten s'intéresse, cette fois, à la bourgeoisie suédoise et leurs petits secrets plus ou moins honteux : magouilles financières, ambition démesurée des uns et des autres, histoires de fesses. Les hommes ont souvent le mauvais rôle avec elle, d'ailleurs. Même si elle équilibre un peu les comptes à la fin.

On suit les pérégrinations de Thomas englué dans sa relation avec la jeune Carina dont il se rend compte qu'elle n'a pas d'avenir et de sa collègue Margit qui n'est pas qu'une tire-au-flanc voulant avant tout partir en vacances (cf. La Reine de la Baltique). Elle sait se montrer perspicace et pugnace. C'est bien.

La pauvre Nora n'est pas en reste. Si elle ne se fourre pas dans une mauvaise situation comme dans le tome précédent (ce qui ne l'empêche pas de venir en aide à Thomas ponctuellement grâce à ses talents de juriste) elle a, elle aussi, ses problèmes conjugaux à régler.

Au final, leurs soucis personnels prennent autant de place que l'enquête officielle qui patauge durant les trois quarts du roman. Est-ce que c'est frustrant ? Non. C'est toujours intéressant de voir le travail de fourmis des enquêteurs. Aujourd'hui, je me suis calmé mais, quand j'étais adolescent, je lisais beaucoup de "Christie". Et je me souviens que les enquêtes d'Hercule Poirot se résumaient souvent à de longs interrogatoires (sur des bourgeois bien snobs là aussi) avant de donner la solution.

Incertitudes - - 40 ans - 26 février 2024


Bon polar pour l'été. 6 étoiles

Alors qu'il se trouve sur la vedette de la police maritime, en compagnie de l'un de ses anciens collègues, pour assister au départ du tour du Gotland, l'inspecteur Andreasson remarque le comportement anormal du voilier favori de la régate. Ils mettent le cap sur le yacht, pour constater à leur arrivée que le propriétaire du bateau, vice président de la Royal Swedish Yachting Society et avocat, vient d'être assassiné d'une balle dans la poitrine.

Pour son deuxième roman, l'auteure emploie les mêmes ingrédients que pour son premier opus La Reine de la Baltique : une double piste, l'atmosphère idyllique d'une île de Suède en période de vacances, les méandres de la vie sentimentale des ses personnages fétiches. Ici pas de banlieue sordide mais une population aisée qui cherche à monter dans l'échelle sociale n'hésitant pas pour y accéder à employer tous les moyens.

L'enquête se déroule très lentement, pendant près de trois cent pages il ne se passe pratiquement rien : l'auteure passe en revue une galerie de personnages nombreuse avec ses petits travers mais qui de prime abord n'ont rien à se reprocher. La police découvre rapidement en la victime un personnage sulfureux avec de nombreux rivaux, d'ennemis, de nombreuse maîtresses pour certaines délaissées, une femme trompée: autant de coupables potentiels, il faut attendre un deuxième meurtre pour que les pistes s'éclaircissent. Mais c'est comme il est souvent d'usage qu'un détail, présent depuis le début du récit, soit enfin révélé pour que la police découvre le coupable.

En parallèle de l'enquête et de la vie de la station balnéaire, l'auteure nous gratifie de très courtes incursions dans l'esprit de l'assassin. Elles sont très bien dosées, permettant au lecteur d'avoir un peu d'avance sur la police quand à ses motivations. Mais il faut attendre toutefois les derniers chapitres pour avoir une présomption quant à son identité.

Comme dans son premier roman, l'auteure insiste plus sur l'atmosphère qui règne que sur le déroulement de l'enquête qui se révèle tout ce qu'il y a de plus classique. Si les descriptions de l'île sont moins nombreuses que dans le précédent opus, les méandres des vies sentimentales du duo fétiche se révèlent plus redondantes, plus pesantes et par moments quelquefois niaises, ce qui inévitablement nuisent à l'histoire.

Le style de l'auteure est conforme à la tradition nordique, à savoir lent, par moments un peu lourd. Mais les chapitres sont courts, ce qui à défaut de donner une excellente dynamique de lecture, permet d'enchaîner les pages facilement et donne une lecture agréable malgré les quelques errements constatés.

Au final de belles descriptions où l'on sent presque l'odeur de la mer, une intrigue bien ficelée, un dénouement qui parvient à nous surprendre. Du Sang sur la Baltique permet de passer un bon moment de lecture, sans trop de prise de tête et se révèle comme une bonne lecture pour l'été.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 5 novembre 2017