Climat : une planète et des hommes : Quelle influence humaine sur le réchauffement climatique ?
de Auteur inconnu

critiqué par Shelton, le 30 mars 2014
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
A lire, c'est la semaine du développement durable qui commence !
Que de polémiques, que de vérités contre balancées par d’autres vérités, que d’experts au combat et que de doutes pour les malheureux que nous sommes incapables de comprendre seuls ce qui se passe…

C’est de ce constat délicat que sont partis Erik Orsenna et Michel Petit pour construire cet ouvrage consacré au climat. Nous ne savons rien, nous sommes inquiets, nous voulons savoir, il faut écouter ces experts, comprendre ce qu’ils disent, nous faire une idée de citoyens du monde car l’avenir est à nous tous pas seulement aux spécialistes… A l’arrivée, un peu plus de trois cent pages, une trentaine d’intervenants, une vulgarisation accessible à tous et une meilleure compréhension de la situation et des enjeux…

Il n’est pas question, ici, de résumer tout cela car c’est une synthèse très bien faite qui n’attend que d’être lue. Par contre, je voudrais évoquer avec vous quelques points chauds du dossier. Tout d’abord, question que l’on entend très souvent, l’homme peut-il influencer réellement le climat, dans un sens ou dans un autre. Certains voudraient nous faire croire que tout est de sa faute, tandis que d’autres préconisent qu’il n’y est pour rien, qu’il ne fait que subir et cela depuis des milliers d’années…

C’est Pierre Bauer, physicien de l’atmosphère, directeur de recherche émérite au CNRS, qui s’y colle. Et c’est passionnant ! Mais c’est aussi complexe… En effet, on mesure des éléments factuels. Par exemple, oui, il y a des gaz à effet de serre qui sont plus nombreux qu’avant. Oui, ce dégagement est lié à l’activité humaine, l’industrialisation pour être précis, l’utilisation des énergies fossiles, la déforestation de la planète… Mais, l’action humaine n’explique pas tout à elle seule. D’une part parce qu’il y a des effets directs et indirects, d’autre part parce qu’il y a des causes qui ne sont pas dues à l’homme, mais à des modifications astrales, solaires en particulier… Au bilan, même si l’homme cessait toute action demain, nous ne reviendrions pas à une situation précédente. La question qui reste posée mais qui n’est pas simple non plus à résoudre est : quelles actions peuvent-elles être efficaces et dans quelles proportions ?

Tout l’ouvrage démontre que l’action humaine est capitale pour construire un avenir cohérent. Ne rien faire serait suicidaire et criminel pour nos descendants. Mais agir relève pour une fois d’une action combinée entre scientifiques, philosophes, politiques (pour ne citer que les plus importants, mais tous les hommes ont leur mots à dire) : les points de vue présentés en fin d’ouvrage de deux acteurs politiques de renom, Michel Rocard et Alain Juppé, démontrent que l’action est possible avec un certain consensus. On a cru, au début du mandat de Nicolas Sarkozy, avec le Grenelle de l’environnement, que nous allions arriver à cette action au niveau national. Mais les bonnes intentions n’ont pas résisté aux conséquences de la crise économiques… Pourtant, il semble bien que la planète ne puisse pas attendre trop de voir les hommes redevenir plus raisonnables… beau sujet de méditation, non ?