Les reines de sang - Aliénor, La Légende Noire 3
de Arnaud Delalande (Scénario), Simona Mogavino (Scénario), Carlos Gomez (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 30 mars 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Maintes contraintes en Terre sainte
Ce tome démarre avec des actions en parallèle : d’un côté en France Aliénor se désole de ne pas avoir d’enfant viable et de l’autre Raymond de Poitiers l’oncle de cette dernière lit une de ses lettres alors qu’il s’est taillé une principauté à Antioche. On assiste à l’inauguration du chœur de l’église abbatiale de Saint-Denis en cette année 1144 où Aliénor doit avoir 22 ans.

Bernard de Clairvaux est, après le pape, le personnage religieux le plus important de l’Europe occidentale, et à Vézelay il prêche une nouvelle croisade afin de contrer les avancées turques. Ceci nous amène ensuite avec Aliénor et son mari à Constantinople.

Aliénor est montrée peu fidèle, ce qui sert incontestablement des rebonds dans la fiction mais n’est pas historiquement certain. Pour qui sait bien comprendre le titre de cette série "Aliénor, la légende noire", cela ne surprendra pas de voir attribués à la comtesse du Poitou et duchesse d’Aquitaine des traits de caractère loin d’être toujours positifs.

Les responsabilités du Poitevin Geoffroy de Rancon, dans le désastre du Bataille du défilé de Pisidie (sur le continent asiatique, au sud-ouest de l’Ankara actuelle) en janvier 1148, est bien mis en valeur même si des libertés romanesques sont prises sur les circonstances de l’action de ce dernier. Le tome 3 se termine par la décision ferme de faire annuler son mariage que prend Aliénor sur le bateau qui la ramenant de la Terre sainte est non loin des côtes calabraises. Le graphisme est bien en phase avec le style de la BD historique et une belle esthétique des corps nous est offerte.

Pour avoir la vision consensuelle des historiens (avec les points où deux explications sont possibles) sur la croisade 1147-1148 (la deuxième) et des raisons du divorce, on lira les pages 28 à 37 de l’ouvrage qu’Ann Kramer vient de consacrer à Aliénor d’Aquitaine chez Ouest-France.