Appareil volant à basse altitude
de J. G. Ballard

critiqué par Bookivore, le 28 mars 2014
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Flying high, in the (not so) friendly sky
On trouvera difficilement (si, il y en a, c'est vrai, mais quand même) des auteurs, surtout de SF, aussi nihilistes, sombres, que James Graham Ballard. Ecrivain à l'enfance/adolescence compliquée (né en 1930 en Asie, il a eu un début d'enfance pépère, bourgeois, en Chine, mais l'invasion de ce pays par le Japon a tout bouleversé, et il sera interné dans un camp de prisonniers, pendant la Seconde Guerre Mondiale, ado, ce qu'il a retracé dans son roman autobiographique "Empire Du Soleil", que Spielberg a adapté), Ballard est l'écrivain de "Crash !", roman très violent et glauque, porno aussi, qui a fait sensation en 1973. Sans oublier "L'Île De Béton", "I.G.H.", "La Foire Aux Atrocités"...

En 1976 (deux ans plus tard pour la sortie française), Ballard sort un recueil de nouvelles au titre étrange, "Appareil Volant A Basse Altitude" (c'est aussi le titre d'une des nouvelles). Constitué de 8 nouvelles et d'une novella (longue nouvelle) de 110 pages, ce recueil est une petite réussite méconnue dans son genre. La novella, "L'Ultime Cité", se passe dans un décor futuriste où la nature a repris ses droits sur la technologie. Halloway est un des survivants, et il passe son temps à voler en planeur au-dessus de ce monde à la fois dévasté et régénéré...

Parmi les nouvelles, on citera "L'Astronaute Mort", qui fait très Bradbury ; "Les Assassinats De La Plage", construite en puzzle, un peu comme "La Foire Aux Atrocités", mais en version courte ; "Les Anges Des Satcoms", où des surdoués de plusieurs nationalités deviennent, tous, des éminences grises à la solde des gouvernements de leurs pays ; "Le Plus Grand Spectacle De Télévision Au Monde", qui, lui, fait très Philip K. Dick : une société médiatique voyage dans le temps pour filmer, en live, les grands faits historiques : assassinat de JFK ou de Lincoln, batailles napoléoniennes, etc...

Dans l'ensemble, c'est excellent. On notera que le thème de l'air, du vol (aérien), de l'aviation, revient souvent dans les premières nouvelles, comme le titre du recueil le laisse supposer. Mais toutes les nouvelles n'en parlent pas. C'est mon premier recueil de nouvelles de Ballard (je compte m'attaquer à "Vermillion Sands" une fois que celui-ci sera réédité, car apparemment, il le sera de nouveau dans un ou deux mois), et je ne regrette pas la découverte.