Trois frères dans la Grande Guerre: Correspondance inédite
de Auteur inconnu

critiqué par JulesRomans, le 14 août 2014
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
"Quand brebis rentre à l'orris, il va pleuvoir comme vache qui pisse" (dicton ariégeois)
Il s’agit de l’authentique correspondance entre trois frères de l’Ariège et leurs proches. Annie Collognat-Barès présente ces lettres qui atteignent le nombre total de 156 ; elle se dit être l’arrière petite-fille de l’un des trois poilus et donc l’arrière petite-nièce des deux autres.

Jean-Baptiste, Justin et Henri sont trois frères liés au milieu agricole proche du Col de Port à l’ouest de Foix la préfecture de l'Ariège. Il est à noter qu’Henri a fait un séjour au Chili chez un de ses frères Zéphirin qui est installé dans ce pays où il est dans le commerce. Ils sont mobilisés dès le début du conflit ; Justin meurt en février 1915 mais on ne retrouvera son corps qu’après-guerre. Ceci fait que la famille entretient assez longtemps l’espoir qu’il est prisonnier et va donner de ses nouvelles. Il est tombé à la tête de son escouade du 20e RI à Perthe-les-Urlus dans la Marne en février 1915. Le caporal Justin Blazy est inhumé au cimetière militaire de Suippes.

La correspondance court du 20 juillet 1914 au 12 octobre 1916, le reste des lettres n’ayant pas été conservé. L’originalité de l’ouvrage est d’avoir proposé des explications sur une pleine page avec une très abondante illustration. Par ailleurs d’autres textes sont convoqués, ainsi pour mieux appréhender le phénomène de la boue, évoqué dans une lettre, on cite les témoignages de Marc Bloch et Maurice Genevoix.

On suit aussi bien l’évolution du moral des combattants face à une guerre qui s’installe dans la durée que leurs souffrances quotidiennes. De plus une partie de l’iconographie permet de mieux imaginer les travaux agricoles dans l’univers pyrénéen du début du XXe siècle.