Le mur mitoyen
de Catherine Leroux

critiqué par Libris québécis, le 21 mars 2014
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
La Longue Marche des Nord-Américains
Le Mur mitoyen, le dernier roman de Catherine Leroux, porte bien son titre. L’auteure exploite avec brio les rapports entre les humains. On pourrait conclure de la lecture de cette œuvre que le hasard fait bien les choses.

Comme dans La Marche en forêt, tout concourt à un happening pendant lequel tous les personnages reconnaissent les liens qui les unissent. La vie bat au rythme d’autrui. De l’est du Canada à la Californie en passant par la Géorgie, la route déroule un long tapis de circonstances qui rapprochent tout un chacun. En fait, ne serions-nous pas tous des frères et sœurs ?

C’est la thématique qu’aborde l’auteure sur plus de 350 pages. C’est un défi qu’elle a relevé en choisissant comme structure un chant choral qui raconte les aventures humaines qui s’entrecroisent en accrochant tous ceux qui cheminent vers leur libération. Comme le monde est petit, dit le dicton. En fait, j’ai eu l’impression de relire Pélagie-la-Charrette d’Antonine Maillet (Prix Goncourt 1979), qui raconte le retour des déportés vers leur Acadie natale. Et curieusement, les repères géographiques se ressemblent beaucoup.

Ce roman retient l’attention surtout à cause de ses qualités formelles. L’écriture porte ce projet littéraire sans lequel il n’aurait pu être aussi apprécié des chroniqueurs. Catherine Leroux anime ses personnages avec le souffle puissant des grands auteurs. Sur un sujet banal, pourrait-on dire, elle a écrit une œuvre épaisse qui saura s’imposer auprès d’un lectorat qui appartient aux ligues majeures comme on dit dans les sports.