Le monde englouti
de J. G. Ballard

critiqué par Bookivore, le 18 mars 2014
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
London-under-Thames
Sorti en 1964 en Angleterre, ce roman est un des premiers de J.G. Ballard ; son deuxième, en fait. Et ayant lu quelque part qu'il avait quelque peu renié son tout premier livre ("Le Vent De Nulle Part"), ça fait de ce roman, "Le Monde Englouti", le premier que Ballard revendiquerait. Court (240 pages en poche), ce roman est de la pure science-fiction comme on en aime, ou plutôt, de l'anticipation. Et les amateurs de Ballard reconnaîtront bien là son style, et son goût pour les personnages un peu ambigus et les situations d'une extrême noirceur.
Ballard a toujours aimé ("I.G.H.", "L'Île De Béton"...) montrer l'Homme dans ce qu'il a de plus sinistre, violent, noir, inhumain. Dans "Le Monde Englouti", on est dans un futur proche (aucune date n'est donnée), lequel, suite à de violentes et multiples explosions solaires survenues avant le début du récit, a été victime d'une gigantesque inondation. En plus de la canicule permanente, le niveau des eaux a énormément monté, et les survivants à cette catastrophe vivent tout en haut des grands immeubles, dans la partie non-immergée. L'action, en l'occurrence, se passe à Londres.
Kerans est un biologiste, et il se voit obligé, ainsi que Béatrice (une jeune femme qu'il aime beaucoup), de partir compte tenu que les quelques militaires (qui vivaient avec eux et assuraient leur protection contre d'éventuels pillards et, surtout, les iguanes qui se sont multipliés depuis la catastrophe) que les militaires, donc, sont partis. Eux ne peuvent rester seuls ici, donc ils partent aussi... pour rapidement tomber dans les mains d'une bande de navigateurs un peu pirates sur les bords.

Un excellent roman, peut-être pas le meilleur de l'auteur de "Crash", mais un amateur de Ballard et de SF/anticipation, surtout du genre 'crépusculaire', devrait aimer. Vraiment efficace !
Science-fiction écologiste 8 étoiles

Kerans et Béatrice résident dans le haut des gratte-ciel, à Londres, depuis longtemps déjà. La Terre est inondée, suite à la fonte des calottes glacières. Il ne reste pratiquement plus rien, à part le haut des gratte-ciel, qui sont encore visibles, mais qui risquent, soit de s'effondrer, soit d'être inondés à cause de la perpétuelle élévation des hauts, soit d'être la proie des pillards.

Dans la première partie du livre, Kerans et Béatrice sont aidés par des soldats et quelques savants. Ils parlent souvent de leurs cauchemars avec l'un des savants en question, qui tente de les aider en leur faisant écouter une sorte de battement en provenance du soleil, et enregistré sur des disques, mais ce passage du livre, je ne l'ai pas très bien compris, dû à mon manque de concentration, et j'étais souvent distrait. Puis, les savants et les soldats s'en vont avant la menace d'une pluie perpétuelle et d'une vague de chaleur intense qu'ils prédisent, laissant derrière eux Kerans et Béatrice, qui, eux, veulent rester à Londres encore quelques mois.

Dans la deuxième partie, celle après le départ des troupes et des scientifiques, je trouve que c'est la meilleure partie de l'histoire. C'est là que l'action embarque avec l'arrivée des pirates. Arrivés avec un paquebot rempli à ras bord de choses diverses qu'ils ont volés ici et là, ils ne se contenteront pas de seulement piller Londres, comme ils ont pillé les autres villes où ils sont allés. Ils vont donner du fil à retordre aux deux héros du livre. Mon passage préféré c'est aux pages 170-172, lorsqu'ils jouent du tambour, en buvant du whisky, et font la fête.

Bien qu'on soit loin d'un Crichton, ce livre est un bon petit divertissement.

Windigo - Amos - 42 ans - 9 avril 2015