Pandémonium Cité
de David Bergeron

critiqué par Libris québécis, le 17 mars 2014
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Montréal sous l'emprise du gothisme
Le quartier Villeray de Montréal est chamboulé par la présence des adeptes du gothisme. Après avoir baigné dans la religiosité, l’église de la paroisse est même désaffectée alors qu’elle est squattée par des gothiques, qui s’en servent comme de leur siège social pour semer la terreur.

Philippe, qui habite dans l’arrondissement, est bouleversé par leur organisation diabolique. De retour d’Europe, il ne reconnaît plus ses repères. En se promenant un soir avec son ami Vlad, il est témoin d’actes de vandalisme commis par ces suppôts de Satan. Aux grands maux, les grands remèdes. Il ne sera pas dit qu’ils les auront laissé agir à leur guise en se faisant complices de leurs exactions par le silence. Les deux comparses se transforment en justiciers pour chasser ces indésirables qui troublent la paix. Ils réaliseront que rien n’est à l’épreuve du diable. En chevaliers sans peur et sans reproches, ils sont prêts à payer de leur sang le prix de la victoire, comme le laisse supposer le rouge vif de la page couverture. Cette dernière illustre un pentacle inversé derrière lequel transparaît un visage menaçant. Le combat s’annonce donc sous le signe de l’ésotérisme et du fantastique.

L’auteur s’est inspiré d’un filon intéressant que les romanciers n’ont pas encore abordé. Qu’en est-il du gothisme ? Au lieu de tracer un sentier qui y mène, il succombe au piège de la littérature pulp, voire gore, laquelle ne s’embarrasse pas de suivre quelque voie littéraire que ce soit. Il s’est contenté de présenter le quartier Villeray comme un pandémonium, un néologisme que le poète John Milton a créé pour désigner la capitale de l’enfer. Si le titre tombe à point, on ne peut en dire autant de la psychologie des gothiques. Seuls leurs vêtements témoignent de ce qu'ils sont : des bêtes assoiffées de sang, qui assoient leur liturgie sur l’immolation de chèvres avant de se lancer dans l’arène urbaine comme au temps des Romains.

En somme, ce roman de bas-de-gamme s'adresse à des jeunes hommes qui n’ont pas rompu avec leur adolescence. Il y a le chick lit pour les jeunes femmes et le fantasy gore pour vanter la plus value de la testostérone.