Les régions du déshonneur : La dérive fasciste des mouvements identitaires au XXe siècle
de Francis Arzalier

critiqué par JulesRomans, le 16 mars 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Les identitaires alliés de circonstance des nazis et fascistes
"Les régions du déshonneur" est un ouvrage de synthèse autour de l’attitude de certains dirigeants de mouvements régionaux, voire nationaux durant la Seconde Guerre mondiale. Bien que la carte proposée en couverture représente l’espace français et le Benelux, le sujet est plus vaste. En effet sont évoqués les destins de futurs pays comme l’Ukraine, la Croatie, la Tunisie …

Les pages sur l’histoire de la Petite Russie (capitale Kiev) entre 1914 et 1954 se révèlent fortement d’actualité. Il s’agit d’aller toujours à l’essentiel, même si l’on doit pour cela faire l’impasse sur des personnages historiques au destin exceptionnel comme celui de Guillaume de Habsbourg, militant de la cause nationale ukrainienne. Là où les simplifications sont plus gênantes, c’est par exemple lorsque l’on fait passer le milieu corse de Marseille pour des militants nationalistes insulaires. Si les camarades de Sabiani collaborent avec les Allemands c’est d’abord comme truands et ensuite comme membres du Parti populaire français (sic) de Doriot, on est surpris de les voir assimilés à des irrédentistes partisans du rattachement à l’Italie.

Les cas les mieux développés sont ceux des nationalistes bretons et des autonomistes alsaciens ou lorrains. Le rexisme et les fascistes flamingants sont rapidement traités. Il s’agit d’un ouvrage de synthèse qui permettra aux lecteurs jacobins de se conforter dans l’idée que les revendications régionalistes sont un danger et qui constitue le premier livre à lire si on veut avoir une vision globale des mouvements autonomistes ou indépendantistes dans les Années Trente et la Seconde Guerre mondiale. La bibliographie permet de s’orienter vers quelques titres (deux à dix par secteur géographique).

La conclusion porte l’idée que ce ne sont pas les revendications portées qui posent le plus de problèmes mais plutôt les manipulations de ces mouvements au pire et leur instrumentalisation à un degré moindre qui sont inquiétantes.