Crimes en trompe l'oeil
de Frédéric Hoë

critiqué par Fane, le 6 août 2003
(Nancy - 46 ans)


La note:  étoiles
Un double meurtre hasardeux, mais sans surprise
Au petit matin, un homme est retrouvé mort d’une crise cardiaque dans la rue, en veste d’intérieur et sans aucun papier d'identité. Le même jour, et dans le même quartier, la pharmacienne Cécile Moreau est retrouvée morte dans sa boutique avec deux balles dans le corps. Ces deux crimes sans lien apparent vont être traités par deux équipes de police différentes, avant qu'on s’aperçoive (enfin) que le mort de la voie publique n’est autre que le mari de la pharmacienne... Voilà l’histoire racontée dans ce livre, traitée uniquement du point de vue des enquêteurs, qui vont mettre tout de même un certain temps avant de faire la rapprochement entre ces deux morts subites et inexpliquées. L’interrogatoire des proches révèle que le couple Moreau était au bord du divorce, se trompant allègrement, et que chacun possédait une arme. Un témoin retrouvé par hasard fait des révélations inespérées. J’ai trouvé ce livre franchement plat, sans rebondissement ni surprise. On suit l’enquête auprès d'Evelyne Martin, commissaire, et de ses inspecteurs au SRPJ de Neuilly-sous-Bois. L’auteur disserte sur la vie privées des policiers : Le commissaire et sa mère, l’inspecteur Sanchez et sa femme... Aucun intérêt ! L’auteur montre également les problèmes que peut poser un manque de communication au sein des services de police, par exemple entre l'équipe de nuit et l'équipe de jour. Il évoque également l'aspect médiatique de l’affaire Moreau, qui va vite tomber aux oubliettes d’ailleurs. On suit donc sans grand enthousiasme les lenteurs administratives de l'enquête, les rapports d'autopsie, les interrogatoires, les fouilles, etc. Ce livre décrit pourtant bien les modalités de fonctionnement de la police et de la justice française, et on a même droit aux procès-verbaux qui sont retranscrits texto dans le livre, et qui, franchement, n'apportent rien à l’intrigue. Je ne révèle pas ici les conclusions de l’enquête pour ceux qui souhaitent lire ce livre, mais de toute façon, on le devine aisément le dénouement bien avant la fin. En bref, un livre sans surprise, un livre qui pourtant a su séduire le jury du Prix « Quai des Orfèvres » 1991 et le Préfet de Police, certainement par son respect des détails des méthodes policières.
Une "belle" déception... 5 étoiles

Une déception car après un tiers de roman lu on a presque toutes les clefs et on devine sans problème les motivations, les responsabilités, les mécanismes des crimes...

Seul point positif, la qualité des détails de la vie policière, le fonctionnement des enquêtes de l'intérieur... et c'est probablement ce qui a donné ce Prix du Quai des Orfèvres à son auteur, Frédéric Hoë...

Shelton - Chalon-sur-Saône - 67 ans - 4 janvier 2014