Les violons du diable
de Jules Grasset

critiqué par Shelton, le 4 mars 2014
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un bon polar pour un voyage en train... ;)
Tout commence par un office religieux, un dimanche matin, qui a bien du mal à commencer. Il faut dire qu’après un beau morceau de violon admirablement interprété par Julie, tout le monde attend le personnage principal de cette messe dominicale, à savoir, le curé lui-même… L’abbé Poitevin est en retard et ce n’est pas dans ses habitudes… Certes, le son du violon de Julie a plongé l’assistance dans la béatitude, mais ces nombreux fidèles sont venus, surtout, pour écouter les prêches de l’abbé qui sont réputés dans toute la capitale. Son église Saint-Louis-en-l’Ile est devenue la dernière attraction intellectuelle du tout Paris… Mais ce jour-là, le curé est en retard…

On le retrouvera, bien sûr, mort dans sa maison. C’était évident puisque nous sommes dans un roman policier. Il faut bien commencer par un bon petit crime puisque le but est maintenant de trouver le coupable avant l’enquêteur. D’ailleurs, ce dernier, du moins si on prend en compte le personnage principal menant la recherche du criminel, est un certain Mercier, commissaire au Quai des Orfèvres. Certes, c’est un certain Pignol qui commence l’enquête, mais on comprend rapidement que cet homme est incapable d’arriver à résoudre ce qui semble bien mystérieux au départ. Qui pourrait bien avoir envie de tuer un prêtre ? Les querelles théologiques ne sont-elles pas terminées depuis longtemps ? Les joutes oratoires entre clercs n’ont jamais tué personne…

Un roman simple, plutôt bien écrit, avec une intrigue bien construite. Les personnages, à commencer par Julie la violoncelliste, sont solides, crédibles, suffisamment ambigus pour semer le doute dans le tête des lecteurs… Et, pourtant, il y a un petit quelque chose d’incomplet dans ce roman…

Je m’explique. En fait, avec le commissaire Mercier, nous allons suivre deux affaires à la fois. Notre assassinat de curé et une histoire de vengeance avec le milieu qui veut exécuter un indic de Mercier. Or, ces deux affaires occupent une place presque équivalente dans le roman et c’est avec beaucoup de déception que l’on mesure que l’une des deux est un peu négligée à la fin… J’aurais préféré que les deux soient totalement abouties…

Il n’en demeure pas moins que le fin mot des deux affaires est connu, que tout cela offre au lecteur un bon moment de lecture et que ce polar est tout à fait à la hauteur du prix du quai des orfèvres qu’il a reçu en 2005. On peut juste dire qu’il ne manquait pas grand-chose pour qu’il fût presque parfait…