Un Américain, un vrai
de Henry Roth

critiqué par Darius, le 28 février 2014
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
vous avez dit roman d'amour ????
La quatrième de couverture nous annonce un magnifique roman d’amour aux accents autobiographiques ! Effectivement, le héros, Ira, juif émigré de Pologne passera 50 années de sa vie aux côtés de Muriel qu’il nommera M tout au long du livre.

Perso, je ne suis pas convaincue de cet amour. Je vois surtout cette rencontre comme une opportunité pour le héros de s’intégrer dans la vie américaine de cette époque (nous sommes en 1938) lui qui vient d’un milieu pauvre issu de parents petits commerçants émigrés qui continuent de parler yiddish.

Voici comment il décrit M : "elle était grande, blonde, née et élevée dans les meilleures et les plus saines traditions de la Nouvelle-Angleterre et du Middle West »…(.)" "A elle seule, sa haute taille faisait qu’on la remarquait, mais surtout elle était indiscutablement lesbienne : la patine froide et lointaine de son visage, yeux marrons, cheveux blonds coupés au carré, rien de notable comparé à l’indifférence et à la distance qu’elle manifestait à l’égard de la gent masculine.." "Les lesbiennes ont toujours cette allure lisse et dédaigneuse.." songea-t-il. "M. n’avait elle pas aussi de beaux traits fins ? Aristocratique.. Grande… "

Bizarrement, il ne parlera jamais des relations sexuelles qu’il aura avec M. Il dira en une seule ligne qu’ils auront deux fils.. Mais il n’en parlera jamais... Par contre, il notera ici et là, un désir pour Doris, la fille de son ami communiste, et quelques relations sexuelles avec Edith, son mentor et professeur d’université, qui l’entretiendra pendant 9 ans pour qu’il puisse devenir cet écrivain plein de promesses.

Le Clézio, bizarrement a écrit quelques lignes élogieuses pour le Nouvel Observateur. "Ainsi apparaît la véritable entreprise de l’oeuvre nouvelle de Henry Roth, née de la souffrance et d’une juvénile jubilation sous le ferment du silence. La mémoire, ce n’est pas seulement une quête personnelle C’est un travail sans fin pour la mise en ordre de l’architecture du monde"

Mais de quoi et de qui parle-t-il dans cet éloge ? Moi, je n’ai rien compris…