Frankenstein (adaptation)
de Mary Wollstonecraft Shelley, Fabrice Boulanger (Scénario et dessin)

critiqué par JulesRomans, le 22 mars 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Halte-là, halte-là, Frankenstein est là !
Voici un ouvrage de la littérature fantastique, écrit par Mary Shelley et paru en 1818, qui trouve ici une belle adaptation pour des jeunes de 7 à 11 ans. Il s’agit du deuxième de cette série, si "Vingt mille lieues sous les mers" l'a précédé, suivront " La machine à explorer le temps" écrit en 1895 par H. G. Wells et "Dracula" de Bram Stoker publié en 1897.

" Frankenstein ", adapté par Fabrice Boulanger, retient l’essentiel du récit proposé par Mary Shelley. Le texte est de 50 à 60 mots par double-page, ce qui le fait tourner globalement autour de 1 500 mots. Les illustrations ont un contenu fort et parfois symbolique, telle celle où on voit à côté du plan du personnage à construire des ciseaux et de la colle qui renvoient à l’idée du bricolage dans la création du futur monstre.

« Mais plutôt que de venir au monde comme un joli bébé, je suis né d’un bricolage de pièces détachées. Une jambe de pirate par-ci, un œil de perdrix par-là, un pied confisqué à un prisonnier et les bras d’un boucher maladroit ».

Les silhouettes des personnages renvoient un peu aux marionnettes en bois et les décors, sobres mais significatifs, portent l’univers du milieu du XIXe siècle. Le message redondant est que le monstre est devenu violent parce qu’il a subi le rejet des hommes et que son créateur l’a abandonné. Voilà un hymne à la tolérance qui donne une vision autre de celle que les non-lecteurs de l’œuvre originale.

Ainsi grâce à Fabrice Boulanger, les jeunes lecteurs de cette œuvre, s’ils ne sauront situer le lieu de l’action en Suisse, auront par contre une idée assez fine des idées portées par le récit.
Mieux vaut l'original 4 étoiles

Il est toujours bon de chercher à intéresser les jeunes à la lecture et à la littérature. Une adaptation comme un texte condensé, peut y contribuer. Cependant, la complexité et la densité du récit sont difficilement transposables, et ce qui demeure après ''réduction de tête'' (si l'on ose dire, dans ce cas...) serait plutôt une dénaturation du sens de livre. Celui-ci dans sa forme originelle, touche à différents problèmes, comme celui de l'altérité, de la nature humaine, de la relation aux autres, toutes notions qu'il est difficile d'exposer utilement à des enfants sur la base de cette histoire, trop complexe pour être simplifiée de cette manière, qui n'a plus grand' chose à voir avec l'original.

Neoliber - - 83 ans - 30 janvier 2025