Le surréalisme et l'objet, l'exposition
de Emmanuel Guigon

critiqué par Veneziano, le 22 février 2014
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Matérialiser la surréalité
S'approcher du rêve, après l'avoir représenté en peinture, doit désormais passer par la troisième dimension. Outre la sculpture, médium presque trop galvaudé, des installations sont créées, et des objets insolites confectionnés. Cette ambition a été conçue, comme il se doit, par André Breton, Pape auto-proclamé du mouvement surréaliste.
Ces objets artistiques traduisent le caractère psychanalytique, l'importance du subconscient, du fantasme, du rêve, que veulent caractériser les artistes de ce groupe. C'est ainsi que la spectatrice et le spectateur découvrent le téléphone au combiné-homard ou la veste à verres d'apéritif - remplis - de Salvador Dalì, la clé-cuillère de Man Ray, le tableau de fromage mis sous cloche par René Magritte, la statue du Roi, sorte de Minotaure, jouant avec une pièce de Reine d'échec sur une table basse, par Max Ernst, notamment.

L'ensemble s'avère évidemment aussi loufoque que déconcertant, et c'est heureux, vu que c'en est le but affirmé et revendiqué.
Cet ouvrage court, à format carré, d'une cinquantaine de pages, retrace l'essentiel de l'exposition, dont le thème ne manque pas d'intéresser, du point de vue des matières, outre le sujet déjà fort original. Ce petit fait partie de la collection éditoriale (sans jeu de mots), éditée par le Centre Pompidou lui-même, pour synthétiser au grand public ses expositions, de manière fort didactique, de surcroît bilingue. Cela permet aussi de réviser son anglais.
Ce livre est donc éminemment à conseiller.